Arômes industriels et produits congelés
La célèbre maison Baillardran, réputée pour ses canelés haut de gamme, vient d'être condamnée ce jeudi 16 janvier à une amende de 100 000 euros par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour pratiques commerciales trompeuses. L'enquête, menée en 2023, a révélé que le fleuron du canelé bordelais présentait ses produits comme « frais » alors qu'ils étaient parfois congelés et décongelés, et utilisait des arômes industriels et du rhum blanc à la place des ingrédients prestigieux vantés sur ses étiquettes, comme la vanille de Madagascar, le beurre ou le rhum ambré en réalité absents.
Nouveau bad buzz pour Baillardran Bordeaux
Ce n'est pas la première fois que l'enseigne bordelaise aux 150 salariés se retrouve sous les feux des projecteurs pour une affaire de mauvais goût. Une enquête réalisée par France 3 et publiée en janvier 2024 pointait du doigt des "conditions de travail intolérables, une hygiène plus que douteuse, des nuisibles sur place et un harcèlement moral envers les salariés".
Ces dérives ont terni l’image d'une entreprise qui, depuis sa création en 1988, s'est imposée comme une institution de luxe, notamment dans les lieux touristiques et les grandes villes. Malgré la défense de l’entreprise, qui a évoqué des erreurs involontaires et des pratiques marginales, le tribunal a jugé que les manquements étaient suffisamment graves pour justifier cette condamnation.
Une décision dure à digérer pour les Bordelais
La maison Baillardran, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 12,4 millions d’euros, n’a pas échappé aux critiques des Bordelais. « Les vrais Bordelais savent que Baillardran, c’est pour les touristes », a déclaré un habitant, abéré par ces révélations et vantant des produits plus authentiques et dignes de confiance chez la concurrence. Alors que la société semble réfléchir à un éventuel recours, les consommateurs et les autorités se demandent si ces pratiques seront corrigées.