Le Bonbon

Fashion Revolution : le combat pour une mode plus responsable continue

Du 22 au 29 avril prochains, la France, tout comme 92 autres pays, organisera une semaine de la mode différente des Fashion Weeks qui défraient habituellement la chronique : la Fashion Revolution. L’année dernière, 2,5 millions de personnes s’étaient mobilisées à travers le monde.


5 ans. 5 ans que l’immeuble du Rana Plaza s’est effondré en avril 2013, faisant 1133 morts et plus de 2500 blessés. Cet immeuble abritait certains des ateliers de confection de marques de mode que nous connaissons tous : Mango, Benetton, Camaïeu ou encore Primark. Nous nous sommes intéressés au mouvement Fashion Revolution France, qui organise une série d’événements pour éveiller les consciences et sensibiliser le public à cette mode "clean" fabriquée dans le respect de l’homme et de l’environnement.


Isabelle Qéhé est membre de l’équipe française de Fashion Revolution et fondatrice de l’association Universal Love (qui promeut les designers optant pour une démarche de bonnes pratiques environnementales et sociales), et a expliqué au Bonbon l’importance et les motivations du collectif : « (le mouvement) est né en Grande-Bretagne à l’initiative de Carry Somers et Orsola de Castro (deux créatrices de mode britanniques ndlr) et incite chacun à consommer la mode autrement, à s’interroger sur ceux qui la fabriquent et à réfléchir aux atteintes portées à l’homme et à l’environnement tout au long de ce processus complexe. » Ainsi, depuis 2013, on retrouve une multitude d’initiatives aussi créatives que solidaires : 5 ans après, la mode responsable s’est enfin fait un nom, et les choses ne font que commencer.


L’action à la portée de tous

La première chose à savoir, c’est que ce mouvement s’adresse d’abord à vous, à nous, consommateurs. Ce que vous pouvez faire ? Dégainez votre smartphone, le vêtement ultime de votre garde-robe (vous savez, celui que vous sauveriez en cas d’incendie ?) avec l’étiquette apparente et prenez un très beau selfie en interpellant les marques avec le hashtag #whomademyclothes : qui a fabriqué mes vêtements ?

 L'Equipe de Fashion Revolution - Luc Valigny

Par ce geste, vous incitez vos labels préférés à faire preuve de transparence sur leur chaîne de fabrication. C’est gratuit, vous apportez une pièce à l’édifice et, argument non négligeable, vous y gagnez une photo stylée sur votre feed instagram. En 2017, plus de 100 000 photos ont ainsi été postées. Le collectif le répète à qui veut l’entendre, notre relation au vêtement doit être une relation consciente et même affective : « Nous devons acheter moins et mieux. Engagez-vous dans une relation longue avec vos vêtements : portez-les plus de 30 fois et chérissez chaque pièce. Plus nous aimons nos vêtements, plus nous en prenons soin et plus ils durent longtemps. »


Une semaine aussi arty qu’engagée

Le 24 avril, rendez-vous à 18h au 36 de la rue Beaurepaire pour une marche le long du canal Saint-Martin (sur lequel le collectif avait déjà fait flotter le hashtag #whomademyclothes en 2017) avant de faire la fête aux Canaux, Maison des économies solidaires et innovantes dans le 19e arrondissement.

Le lendemain, on remet ça avec la soirée Namasté La Mode qui agitera le Hasard Ludique : la comédienne Valérie Pastre parlera avec (beaucoup) d’humour d’une transition de vie vers plus de simplicité, plus de bio, plus d’éthique. Une performance qui sera suivie d’un talk entre des professionnels de la mode et le public puis d’un Dj set enflammé. Les 27, 28 et 29 avril, des événements auront lieu dans tout Paris. Les spots ? La Fondation Goodplanet ou se tiendra un repair café, le MAIF Social Club ou la Villette accueilleront toute la faune stylistique parisienne pour des talks, des ateliers, des projections, des marchés de créateurs...

Pour suivre le mouvement et retrouver l’ensemble des événements de la Fashion Revolution, rendez-vous sur le site internet et la page Facebook de Fashion Revolution France. Ah oui et n’oubliez pas, comme dirait la créatrice Anne Klein, "Les vêtements que
l’on porte ne vont pas changer le monde. Les femmes qui les portent le feront".