Avec son premier album Leviathan, Flavien Berger apporte une nouvelle texture à l'électro pop. A 28 ans, il a su conquérir un large public avec ses morceaux ovnis mais empreints de poésie, expérimentaux mais accessibles. Il est sur la scène de l'iBoat ce vendredi 5 fevrier, dans le cadre du festival Vie Sauvage . Fragments de conversation.
Dans quel univers tu as grandi et comment est arrivée la musique dans ta vie ?
J’ai grandi dans un univers fait essentiellement de vide avec certains endroits où il y a de la matière. Dans ces endroits où la matière se concentre, se réchauffe, elle fabrique des planètes. Je suis né sur l’une de celles-là. C’est à ce moment qu’une personne s’est approchée de moi et m’a dit « tiens, la musique ». J’ai eu un sentiment de joie incroyable qui perdure. Et je surfe sur la pratique qui m’a été confiée.
Les chansons de Léviathan ton premier album sont souvent des épopées oniriques, qu’est ce que tu as voulu explorer avec ce premier opus ?
C’est le mot, c’est une exploration. Une métaphore filée de l’exploration de l’inconnu qui me sert à parler des sentiments amoureux, de l’attente et de l’espoir. J’ai voulu explorer un format musical plus court que celui que je faisais avant avec mes EP’s. J’ai vraiment exploré la synthèse. Tout ça m’a servi à raconter une histoire en plusieurs fragments qui forment des morceaux, qui forment eux-mêmes des visions parallèles d’une histoire commune qui est le rendez-vous manqué.
Comment tu prépares un set ? Quelle place donnes-tu à l’improvisation ?
Je sais les morceaux que je vais jouer, ils sont enregistrés dans mes machines pour se déclencher au moment où je commence à les jouer. Je chante parfois les paroles du disque et parfois des paroles improvisées sur le même thème que la chanson de base mais avec une nouvelle vision. L’improvisation me sert aussi à prendre du recul sur ce qui se passe. Je peux par exemple parler des gens qui sont en face de moi et qui écoutent le morceau que je suis en train de chanter.
Tu as fais l’Ecole nationale supérieure de création industrielle pendant 7 ans. La formation académique qu’est ce que ça t’as apporté ?
Là-bas, j’ai fait des projets de design industriel mais j’ai surtout appris à travailler en groupe, j’ai découvert un réseau, j’ai rencontré tous les gens avec qui je travaille aujourd’hui. Le design, c’est aborder des projets et les concevoir de la meilleure manière possible pour qu’ils soient pérennes et intelligents. Ce que j’ai appris dans cette école, c’est aussi amener les gens à écouter la musique donc à designer un univers.
Est ce que tu connais Bordeaux ? Que représente-t-elle pour toi ?
J’ai déjà joué l’année dernière à l’Hérétic Club, un club de punks végétaliens. J’avais beaucoup aimé, c’était un soir de pleine lune, ça avait été la folie, c’était parti en pogo presque constant. J’étais très heureux de cet accueil. J’ai joué au FIFIB aussi en 2014. Du coup, Bordeaux est une ville avec laquelle j’ai rendez-vous !
Comment se présente ton programme pour l'année 2016 ?
Si 2016 était un jeu de l’oie, on aurait des cases importantes parce qu’on va pouvoir passer par des festivals historiques comme les Vieilles Charrues ou le Printemps de Bourges donc des endroits géniaux dans lesquels je vais pouvoir croiser mes amis musiciens et ça j’adore. Il y a aussi des belles victoires, j’ai fait la musique du court-métrage de Céline Devaux et le film est sélectionné aux Césars et il sera peut être primé et ça c’est vraiment cool. Cette année c’est en fait pleins de rendez-vous qui pour le coup ne sont pas manqués.
Qu’est ce que tu aurais aimé que je te pose comme question ?
J’aurais bien aimé que tu me poses des questions sur les tanukis. C’est animal entre le renard et le blaireau qu’on peut rencontrer essentiellement au nord du Japon. Ils ont le pouvoir de se transformer en hommes. Dans notre société, on pourrait penser qu’il y a plus de tanukis transformés que de vrais êtres humains. On aurait pu parler de ça j’aurais adoré mais bon...on en parlera une prochaine fois !