Le Bonbon

Histoire de Lyon : en 1859, un squelette de mammouth découvert montée de Choulans à Lyon

Premier squelette de mammouth découvert en France en 1859, le mammouth de Choulans a traversé les siècles et les tempêtes pour finalement trouver refuge au musée des Confluences. , ce spécimen unique a connu une véritable épopée avant d’être (enfin) mis en lumière.

Lyon, 1859. Alors que les ouvriers creusent un tunnel ferroviaire près de la montée de Choulans, une découverte incroyable stoppe le chantier : un squelette complet de mammouth, le premier du genre en France. Aux commandes, Claude Jourdan, médecin et paléontologue, qui comprend immédiatement l’importance de cette trouvaille. Mais au lieu d’une mise en valeur immédiate, les ossements du mastodonte vont connaître des décennies de galères, ballotés d’un musée à un autre, exposés à l’humidité, aux intempéries et même à des erreurs de montage pour le moins surprenantes.

Un squelette maudit

Après 13 ans passés dans les caves du Musée Saint-Pierre, les restes du mammouth sont enfin assemblés grâce aux fonds levés par la Société Lyonnaise des Amis des Sciences Naturelles. En 1872, la bête est prête à impressionner le public, mais la poisse le poursuit. Deux ans plus tard, un violent orage éclate la verrière sous laquelle il est exposé, abîmant le squelette. Déplacé en 1914 au Musée Guimet, il subit cette fois les assauts du climat avant d’être démonté pendant la Seconde Guerre mondiale pour éviter la destruction sous les bombardements.

Des défenses montées à l'envers

La suite ? Un énième accident en 1955, où un nouvel orage lui tombe (littéralement) dessus. Fermeture du musée, restaurations et, en 1963, une expertise révèle un détail cocasse : les défenses du mammouth avaient été montées… à l’envers. Après un passage en stockage en 2002, il retrouve enfin la lumière en 2014 au musée des Confluences, où il trône dans l’exposition Origines, les récits du monde.

Mais ce survivant d’un autre âge a un secret bien gardé : selon une expertise de 2011, seulement 27,6 % de son squelette est authentique. Le reste ? Un patchwork de bois sculpté, de plâtre, de papier mâché et même de terre cuite. Un puzzle préhistorique, mais une star lyonnaise incontestée, qui continue de fasciner les visiteurs, près de 160 ans après sa découverte.