Cette formation, dispensée par l’association Lichen, invite à intégrer la voix des « non-humains » dans les décisions politiques. Parmi les participants ? Un bouleau pleureur, un coquelicot, un jardin-mousse, et même du mycélium. De quoi susciter les sarcasmes de l’opposition. Laurence Croizier, élue LR, ne mâche pas ses mots dans des propos relayés par Le Figaro : "Je pense vraiment avoir l’esprit ouvert et comprendre qu’à titre individuel vous ayez envie de dialoguer avec un bouleau pleureur, un coquelicot ou une ourse brune… Mais qu’en revanche, sous prétexte que vous estimez que la ville n’a pas de problème d’argent vous dépensiez (…) auprès de cette association pour la formation de nos agents, ce n’est clairement pas possible".
De son côté, Chloé Vidal, adjointe à la Démocratie locale, voit dans cette dépense une vision d’avenir. Pour elle, il est temps de repenser les interactions entre humains et non-humains afin de garantir la « survie de tous ». Son collègue Gautier Chapuis, adjoint à la Biodiversité, abonde dans ce sens et dénonce "une polémique sortie de son contexte global" : "Aucune gabegie, il s’agit d’une dépense mesurée pour former des agents à des techniques innovantes. Ces formations permettent aux agents d’animer des réunions participatives en s’assurant que chaque habitant puisse donner un avis différent de son vécu personnel. L’objectif ? Apprendre à considérer des points de vue différents, faire preuve d’empathie et inclure toutes les sensibilités".
Une dépense qui passe mal en période de contraintes budgétaires
"On ne doit pas habiter dans le même pays ni dans la même ville", s'est emporté l’ancien maire Georges Képénékian. "Vous expliquez que des risques de contraintes budgétaires planent sur notre cité comme sur toutes les villes. Il y a un moment où même si tout ça est très bien, nous devons choisir nos priorités". L’association derrière ce concept se revendique comme un collectif mêlant « à parts égales membres humains et non-humains ». Son but ? Expérimenter des modes de gouvernance inspirés de la nature, comme les murmures des essaims ou les connexions forestières.
Si cette dépense de 3 000 euros fait débat, elle s’inscrit dans un contexte plus large : celui des 7,5 millions d’euros investis par la Métropole de Lyon dans des projets jugés « superflus » en pleine crise budgétaire.
Source : Le Figaro