Créé début mars, le groupe Facebook « Presqu’île en colère » invite les habitants de la Presqu’île lyonnaise à partager leurs témoignages et vidéos de tapage nocturne. Car oui, à la tombée de la nuit, le centre-ville se transforme en enfer et devient le théâtre d’actes d’incivilités en tout genre.
Les habitants de la Presqu’île sont au bout du rouleau (et on les comprend largement). Parmi les quartiers les plus chers et prisés du marché immobilier, la Presqu’île est également un véritable enfer nocturne. Dérapages, moteurs de bolides qui ronflent, rodéos sauvages autour de la place des Jacobins, musique à donf, concerts de klaxons, bringues dantesques jusqu’à 5h du mat’ et cris à gorges déployées… Autant d’actes et de nuisances sonores qui pourrissent les nuits de "Presqu’îliens » qui ont décidé de prendre le problème au corps.
Depuis début mars, un groupe Facebook a été lancé par trois familles de la rue Edouard Herriot. L’objectif : récolter un maximum de témoignages d’habitants de la Presqu’île sur les innombrables incivilités qui rythment les nuits du centre-ville. Fort de plus de 1 000 inscrits, le groupe ne cesse de grandir et invite ses membres à abreuver d’appels la police (au 17) durant la nuit pour que les autorités prennent enfin conscience de l’ampleur du problème.
Une pétition lancée pour interpeller la Mairie
Pour tenter d’endiguer le phénomène, les représentants du collectif ont pu rencontrer Denis Broliquier, le maire du 2e arrondissement, qui leur a apporté son soutien sans faille. Du côté de la police, le problème est déjà bien connu et les incivilités prospèrent malgré de nombreuses descentes et interpellations. De la place Bellecour aux Terreaux, trouver le sommeil tient du miracle tant le niveau sonore s’élève inlassablement. Une pétition en ligne a même été lancée pour tenter d’interpeller la ville et la Préfecture.
Un membre de l’équipe, vivant près de la place des Jacobins, nous a même apporté son témoignage : « si quelques soirées y échappent encore, la grande majorité des nuits sont invivables en Presqu’île. La place des Jacobins accueillent des courses de grosses cylindrées, les gens hurlent dans les rues et même la place des Célestins, d’ordinaire si calme, commence être elle aussi touchée. Je suis locataire et je n’ai pas de double vitrage, c’est juste l’enfer. J’adore la Presqu’île mais je recherche un appart’ plus excentré, dans un quartier plus calme ».