Le Bonbon

Le pire dispositif anti-SDF de France vient d'être élu et il se trouve à Lyon

Voilà un prix dont on se serait bien passés ! Ce lundi, la fondation Abbé-Pierre a organisé la 3e édition des Pics d'Or, un concours visant à "primer" les pires dispositifs anti SDF de France. Et c'est une installation lyonnaise qui a le plus choqué le public.

Lyon décroche tristement l’or cette année ! Ce lundi 18 novembre, la fondation Abbé-Pierre organisait la troisième édition de sa cérémonie satirique des Pics d’Or au théâtre de l’Atelier à Paris. Le but ? Dénoncer ces dispositifs anti-SDF de plus en plus fréquents, qui rivalisent d'ingéniosité pour se montrer… inhumains.

Parmi les lauréats de 2024, un dispositif lyonnais s’est fait remarquer au 78, rue de Marseille, dans le 7e arrondissement, avec plus de 13 000 votants. Là-bas, des imposants pots de fleurs, à moitié vides et abandonnés, squattent sous le porche de la résidence étudiante Logifac. Leurs occupants végétaux ? Clairement en vacances depuis des années, selon les photos de Google Maps. La fondation Abbé-Pierre les a récompensés dans la catégorie "Le clou", symbole de l’hostilité la plus grossière, aux yeux du public.

Un prix satirique qui dérange

Remis par la comédienne et marraine de la fondation, Blanche Gardin, ce prix n’a rien de glorieux. Christophe Robert, délégué général de la fondation, n’a pas mâché ses mots : "Ces installations n'ont d'autre but que de repousser ceux qui sont déjà en grande difficulté." Une manière coup de poing de rappeler que la rue reste, pour trop de personnes, un quotidien.

330 000 personnes sans-abri en France

Pour la fondation Abbé-Pierre, cette cérémonie n’est pas juste une moquerie, mais un appel urgent à l’action. Avec 330 000 sans-abris en France, dont 2 200 enfants, la situation est critique. La fondation appelle de ses vœux un plan "Sans domicile fixe : objectif zéro", avec un accès prioritaire aux logements pour les plus précaires et des solutions dignes pour les personnes migrantes.

Les citoyens sont même invités à se mobiliser en signalant ces dispositifs indignes pour inciter les élus locaux à agir. À Lyon, et ailleurs, ce "combat" pour une ville plus humaine ne fait que commencer.