Plus de 33% des détenus récidivent et se retrouvent de nouveau à la case prison dans les 5 ans qui suivent leur sorti. Un triste constat qui émane notamment du manque de certifications des personnes incarcérées (plus de 80% de la population carcérale n'a pas le BAC) et de leurs difficultés à se réinsérer dans le monde professionel au moment de leur libération. Pour essayer de pallier à ce taux de récidive tès important, l'association FESTIN (anciennement DÉPART) qui « mobilise la cuisine et le secteur de la restauration pour en faire un vecteur de transformation et d’insertion sociale » en collaboration avec le centre pénitentiaire des Baumettes ont décidé de donner une chance à certains détenus de se former à un secteur qui recrute (surtout en PACA) : la restauration.
À la prison des Baumettes, dans le 9ème arrondissement de Marseille, le projet "Les Beaux Mets" entend former des prisonniers aux métiers de la cuisine. Ce premier restaurant semi-gastronomique en milieu carcéral en France, sera monté sous forme d'ateliers et de chantier d'insertion. « L'idée c'est de proposer à des personnes détenues en fin de peine de travailler, de se former sur les métiers de service et de cuisine à travers un travail rémunéré, une formation adapté et un accompagnement socio-professionnel renforcé à la fois dedans et dehors. », Carole Guillerm cheffe de projet de l'association DÉPART au micro du podcats d'Émilie Laystary.
"Les Beaux Mets" : re-créer du lien social
D'après la porte-parole de l'association, l'intérêt ici c'est de favoriser la réinsertion mais aussi de faire changer le regrad de la société sur le milieu carcéral. Un projet qui a déjà été expérimenté en 2019 en dehors de la prison via un restaurant éphémère du même nom en résidence chez Coco Velten.
Les travaux ont commencé fin 2021, au 2ème étage d'un des bâtiments historiques de la prison des Baumettes, pour être aménagé comme un restaurant avec une cuisine et une salle (100 m2) qui pourra accueillir environ une quarantaine de couverts.
Chez « Les Beaux Mets », ce restaurant hors norme dont l'ouverture est prévu fin 2022, il faudra réserver sa table en amont, se présenter relativement en avance pour procéder au contrôle d'identité et déposer ses effets personnels (téléphone, argent..). Ensuite les convives pourront se rendre au 1er étage de la structure d'accompagnement vers la sortie de la prison des Beaumettes où sera situé le restaurant qui proposera un décor agréable et uen cuisine semi-gastronomique.
Que va-t-on manger au premier restaurant pénitentier de France ? Local !
Aux commandes de ces nouveaux fourneaux, non pas un chef mais une cheffe locale qui a fait ses armes avec des grands noms de la gastronomie d'ici : Sandrine Sollier. Pour cet établissement d'un nouveau genre, elle imagine une carte bistronomique aux saveurs méditerranéennes. La proposition tournera de manière classique autour de 3 entrées, 3 plats et 3 desserts qui changeront tous les 6 mois.
Apprentissage oblige, la carte est basée sur des techniques de préparations relativement simple mais efficace. Texture, visuel, saveurs, rien ne sera laissé au hasard. L'expérience ne doit pas uniquement résider dans le concept et le leiu insolite mais aussi dans une découverte culinaire réelle.
Enfin après quelques mois de mise en service, le restaurant pourrait bien s'auto-approvisionner en fruits et légumes grâce au potager de la SAS (=Structure d’accompagnement vers la sortie). Les végétaux seront cultivés directement par les détenus avec l'aide de l’association Graines de Soleil, qui agit pour la réinsertion sociale et professionnelle à travers des chantiers de jardinage.