Novembre 2019 a été le mois de tous les changements en France. La loi Agriculture et Alimentation (EGalim), entrée en vigueur à l’époque, a fait basculer le monde de la restauration collective dans une démarche plus écologique. À ce titre, elle oblige une part des établissements français à proposer, pendant une période de deux ans, uneoption végétarienne à leurs élèves. Le secteur concerné est celui des “restaurants collectifs scolaires, de la maternelle au lycée” selon le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Mais cette initiative timide ne satisfait plus les jeunes dont les mentalités évoluent de plus en plus et ce, depuis la publication d’une grande enquête contributive de Greenpeace.
Les révélations de Greenpeace
L’organisation internationale de protection de l’environnement Greenpeace a mené une enquête durant l’été 2020. Le but : actualiser la cartographie de 2018 concernant la présence des menus sans viande ni poisson dans les cantines mais également, faire le point sur l’application de la loi EGalim. Le groupe a publié son rapport en septembre 2020, et les révélations qui y sont faites sont loin de satisfaire les adeptes de la pratique alimentaire. Même si les possibilités végétariennes se sont démultipliées, Greenpeace dénonce que 27% des établissements primaires sondés n’appliquent pas la loi et que 74% des menus analysés ne comportent pas de produits bio. Par ailleurs, ni les collèges ni les lycées examinés ne proposent pas deux menus végétariens par semaine.
Un constat inacceptable pour Greenpeace qui conclut son rapport : “L’expérimentation de la mise en place de menus végétariens dans les écoles doit être élargie, pérennisée et étendue à l’ensemble de la restauration collective, avec une obligation pour toutes les cantines de proposer au moins deux repas végétariens toutes les semaines à l’ensemble de leurs convives.” Ces demandes font aujourd’hui écho aux différents mouvements lycéens qui souhaitent de plus en plus changer les mentalités culinaires.
#PlusDeVégé : la colère des lycéens sur les réseaux
Changer les habitudes alimentaires des Français s’avère être une tâche plus difficile qu’il n’y paraît. Beaucoup de concitoyens partent avec des a priori tenaces sur le végétarisme. Que ce soit du domaine nutritionnel ou économique, cette idée d’imposer un voire plusieurs repas végétariens par jour rebute la quasi-totalité des habitants de l’hexagone. Et pourtant, il semblerait que cette option soit dans le viseur du Gouvernement. En effet, le projet de loi Climat et Résilience souhaite étendre l’option végétarienne à la semaine entière et dans les collectivités territoriales volontaires.
Cette hypothèse, émise dans le projet de loi, est soutenue par différentes actions lycéennes. Depuis mardi 6 avril, des lycéens de toute la France ont lancé une pétition pour inclure davantage les menus végétariens dans les cantines. Ils se réunissent sur les réseaux sociaux sous le hashtag “Plus De Végé.” Les associations Greenpeace et Youth For Climate France ont d’ailleurs rejoint le mouvement selon Simone Media.
Des personnalités entrent également dans la file comme Lilyslowly ou encore Les Nouveaux Fermiers, des producteurs de viande végétale qui proposent des recettes simples sur Instagram. La comédienne Lucie Lucas, que l’on retrouve dans la série Clem sur TF1, est aussi de la partie tout comme l’organisation On est prêt qui lutte en faveur de la protection de l’environnement. Enfin, le journal Libération titrait le 25 mars dernier dans une tribune : “Nous voulons #PlusDeVégé dans les cantines de nos lycées.” Le mouvement prend donc de l’ampleur seulement une semaine après que le projet de loi Climat et Résilience soit entré en examen en séance publique. Il ne reste plus qu’à attendre septembre 2021 pour voir si l’opération aura porté ses fruits !