La tour LU surplombe Nantes avec son joli dôme et sa couleur bleue, rouge et or. On a du mal à imaginer qu'elle a failli disparaître, et pourtant... Saviez-vous que la tour LU avait une soeur jumelle ? Découvrez tous ses secrets.
Elle est désormais un symbole du patrimoine nantais, et abrite un centre culturel canon depuis la fin des années 90 : le Lieu Unique. Pourtant, la tour LU a un passé bien plus industriel, puisqu'elle surplombait auparavant l'usine LU (Lefèvre-Utile).
Quand Jean-Romain Lefèvre et son épouse Isabelle Utile crée la biscuiterie LU, ils s'installent dans leur pâtisserie artisanale rue Boileau. En 1882, le fils Louis Lefèvre-Utile reprend la tête de la société et veut industrialiser la production. Il s'installe donc sur les quais de Loire. C'est d'ailleurs là qu'il créera, en 1886, le fameux Petit-Beurre.
De l'Exposition Universelle aux bords de Loire
Pour Louis Lefèvre-Utile, passionné d'architecture, la clé de la réussite est de « susciter la gourmandise ». Lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1900, son pavillon en face de la tour Eiffel représente une usine-palais sur pilotis qui a la forme d'une tour surmontée d'un phare tournant et reçoit le Grand prix de la biscuiterie.
Louis Lefèvre-Utile décide alors de construire deux tours massives dans un style art nouveau à partir de 1905, en face du château des ducs de Bretagne et dans le prolongement des cours Saint-Pierre et Saint-André. Menée par l'architecte Auguste Bluysen, la construction s'achève en 1909. Deux tours radieuses décorées de bleu, rouge et or, surplombent alors la ville de Nantes, au bord de la Loire.
Ces tours sont composées de trois parties : le corps, formé d'une fenêtre à trois baies, surplombé d'un ange brandissant une trompette ; le dôme, ouvert par 6 fenêtres, décoré d'aigles sculptés et la lanterne, prototype du phare LU de l'Exposition Universelle, coiffée d'une flèche en métal à 38 mètres de haut.
Une tour LU orpheline
En septembre 1943, les bombardements qui détruisent Nantes abîment les tours. L'une des deux disparaît tandis que la seconde conserve sa hauteur. Jusqu'en 1972 seulement, lorsque les grands travaux de Nantes décident de la décapiter. À l'ouest, la tour laisse sa place à un hôtel. L'usine continue de fonctionner en centre-ville de Nantes jusqu'à ce que la production et les 450 salariés soient transférés en 1986 sur le nouveau site à la Haye-Fouassière. L'usine nantaise est alors désaffectée.
Dans les années 90, l'ancienne usine devient un squat culturel, avant de devenir le Lieu Unique. En 1998, la tour restante est réhabilitée par l'architecte Jean-Marie Lépinay, qui parvient à la remettre en l'état grâce aux archives de la famille Lefèvre-Utile. Depuis, la tour LU est à nouveau l'un des lieux emblématiques de la ville de Nantes. Et les Petits-Beurres restent l'une des spécialités culinaires de la région.
Vos plus belles photos de la tour LU