Le Bonbon

5 raisons de (re)voir Frances Ha

Notre série de "5 raisons de (re)voir" reprend en force avec un bijou du cinoche indépendant ricain à voir absolument : Frances Ha.

Toujours dans la volonté de maintenir un certain éclectisme au sein de cette rubrique, nous enchaînons après Rashomon, J’aime regarder les filles et It Follows (entre autres) avec Frances Ha. En effet, ces œuvres n’ont pas beaucoup de points communs, en dehors de leur haute qualité.

Il était donc normal de perpétuer la tradition avec cette pépite sortie en 2013 et réalisée par le cinéaste indépendant Noah Baumbach. On se contentera de vous donner 5 excellentes raisons de (re)voir ce film, mais sachez qu’elles sont innombrables.


Pour le noir et blanc

En s’appuyant sur une petite rétrospective de l’histoire du cinoche, on retrouve deux périodes phares au cours desquelles le noir et blanc était monnaie courante. Il s’agit bien évidemment des premières décennies du cinéma (jusqu’aux 30’s qui ouvrirent la porte aux pellicules couleurs). Puis, il est ensuite question de la Nouvelle Vague (dans les années 60).

Les films contemporains qui emploient le noir et blanc renvoient souvent – tel un hommage – à l’une ou l’autre de ces deux périodes-clefs. On peut notamment citer The Artist (2011, lié au cinéma muet) ou de nombreux films de Woody Allen (Manhattan, 1979 ou Celebrity, 1998), qui s’assimilent beaucoup à la Nouvelle Vague.

C’est également le cas de Noah Baumbach, qui nous fait même le plaisir de glisser dans le film des titres de plusieurs compositeurs rattachés à la Nouvelle Vague (dont un de Jean Constantin, à l’origine de la bande-originale des Quatre cents coups). Son ambition était de mêler ancien avec moderne d’une manière tout à fait neuve. En effet, nous verrons que le récit conté est tout à fait contemporain, dans l’écrin d’un esthétisme d’antan.

Les Quatre cents coups


Parce que le passage à l’âge adulte est relou pour tous

Pour faire simple, Frances Ha se focalise sur une période de notre vie qu’on a tous vécue. La triste transition vers la vie adulte qui nous pousse à se responsabiliser, faire des plans, cesser les rêveries et devenir terre-à-terre.

Un grand saut que Frances (l’héroïne) devra gérer suite à deux changements majeurs : une rupture, ainsi que sa colocataire (et meilleure amie) qui la quitte pour s’installer avec son copain. À partir de ce point de départ, le film suivra avec bienveillance l’épopée d’une Frances à l’aube de la trentaine, en train de chercher sa voie. Passionnée de danse et pleine de vie, elle virevolte dans les rues de New York d’abord pleine d’insouciance, puis en quête de stabilité.


Pour la bromance

Si aux premiers abords le film semble mettre en vedette le passage vers l’âge adulte, le véritable cœur de la trame se révèle être la bromance entre Frances et sa meilleure amie Sophie.

Leur séparation est le véritable point de départ de tout le film. Après quoi, la trame raconte – d’une certaine manière – comment Frances se remet après avoir perdu son pilier. Bien que toute l’attention soit portée sur le personnage de Frances, le spectre de Sophie ne disparaît pas.

En plus de signer un très beau film sur les responsabilités qui nous rattrapent trop vite, Noah Baumbach réalise également une très belle bromance à travers les yeux de son héroïne, trop attachée à celle qui partageait sa vie et dont le départ changera toute la donne.


Par amour pour New York

Si nous avons évoqué le passage à l’âge adulte et la bromance, la ville de New York est sans doute le troisième acteur principal de la construction du film.

Noah Baumbach met en scène (dans ce film comme dans d’autres de sa filmographie) un contexte new-yorkais très trendy et jeune. Le genre de New York dépeint dans Girls notamment, au sein duquel les protagonistes se rêvent artistes, galèrent – pour certains – à payer leur loyer, et cherchent à monter leur propre projet.

Des traits que l’on peut assimiler à plusieurs grandes villes, dont la nôtre. Oui, le Paris des utopistes existe aussi, et il est beau de là-haut, quand on a la tête dans les nuages.


Pour le tandem Greta Gerwig & Noah Baumbach

Alors qu’ils formaient un couple à l’époque du tournage, le tandem bâti par le réalisateur Noah Baumbach et l’actrice Greta Gerwig a souvent donné lieu à de beaux projets. En 2015, il la met à nouveau à l’affiche de Mistress America.

Mistress America

Plus récemment, Greta Gerwig se distingue en tant que réalisatrice avec son premier long-métrage acclamé par la critique, Lady Bird, avec Saoirse Ronan en tête d’affiche. Cette dernière remporte le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie en 2018, tandis que le film reçoit celui de la meilleure comédie.

Lady Bird

En plus de ce duo formé par Noah Baumbach et Greta Gerwig, il faut aussi évoquer celui qu’il forme avec Adam Driver. En effet, l’acteur révélé par Lena Duhnam est présent dans Frances Ha, mais aussi dans While We’re Young (2014), The Meyerowitz Stories (2017) et dans son prochain film prévu pour 2019.

Adam Driver dans Frances Ha