Le Bonbon

#MeToo : un « responsable enfant » obligatoire sur tous les tournages de film dès cet été

C’est Rachida Dati qui a annoncé cette nouvelle mesure le samedi 18 mai, alors qu’elle se trouvait sur la croisette. Dorénavant, tout tournage incluant des mineurs devra comprendre un « responsable enfant », pour prendre en charge la sécurité, le confort et la santé des acteurs et actrices en herbe.

Il y a quelques semaines, devant le Sénat, Judith Godrèche demandait à ce qu’aucun enfant ne soit livré à lui-même sur un tournage. Il semblerait, Dieu merci, que l’actrice ait été entendue, puisque notre ministre de la Culture a dévoilé ce samedi lors du Festival de Cannes une nouvelle mesure qui représente un bond en avant majeur pour le mouvement #MeToo. Dorénavant, la présence d'un responsable dédié aux mineurs sera nécessaire sur un tournage


Une condition sine qua non

C’est officiel. Dès cet été, tous les mineurs impliqués dans un tournage devront être pris en charge par un responsable obligatoire, pour éviter les débordements et violences. Et quel meilleur moyen pour s’assurer de la bonne mise en place de cette mesure que de mettre un petit coup de pression aux sociétés de production ? En effet, Rachida Dati a été on ne peut plus claire, la présence de ce « responsable enfant » sera dorénavant, pour les tournages concernés, une condition indispensable pour pouvoir avoir droit aux aides publiques du CNC, Centre national de la cinématographie pour ceux qui ne maîtriserait pas très bien le jargon du 7e art. Pour bénéficier de ces aides, les équipes du tournage devront également participer à des formations sur le sujet.


Une lutte qui avance à petits pas

Rappelons-le, cette mesure survient quelques jours après un discours poignant de Judith Godrèche, devenue l’une des porte-parole du mouvement. Récemment, l’actrice a accusé les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot de viols lors de tournages durant son adolescence. Devant le Sénat, la réalisatrice du court-métrage Moi Aussi a lourdement insisté sur le fait qu’un « enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage ». Une demande qui a visiblement porté ses fruits, donc. Ce d’autant plus que, suite à son témoignage, l’Assemblée nationale a aussi annoncé le lancement d’une enquête majeure sur les violences sexuelles dans le monde du cinéma, du spectacle vivant, de l’audiovisuel, de la publicité et de la mode. Les premières auditions commenceront dès ce mercredi 22 mai.