Amélie Poulain et moi, on a mis du temps à être copines. Puisque mon père n’avait pas accroché avec ses péripéties, j’avais peur de ne pas rentrer, comme lui, dans son univers, alors j’ai sans cesse différé son visionnage. Pourtant, l’histoire de son fabuleux destin figure désormais dans le top 3 des films qui ont tendrement fait chavirer mon cœur. Les anecdotes loufoques contées par la narration d’André Dussolier, le jeu d’actrice enfantin et pur d’Audrey Tautou, l’histoire d’amour d’Amélie avec Nino Quincampoix (Mathieu Kassovitz)… Un grand film.
Qui a très bien vieilli. D'ailleurs, 22 ans après sa sortie, Jean-Pierre Jeunet lui rend encore hommage : en janvier 2023, le réalisateur a décidé de détourner le scénario de son propre film pour faire un court-métrage qui dévoilerait « la véritable histoire d’Amélie Poulain ».
Amélie Poulain, une espionne du KGB ?
Arrêtez tout : on nous aurait donc menti ? Amélie ne serait pas cette serveuse qui rêve d’un monde sans malheur, mais bien une espionne recrutée dès sa plus tendre enfance par le KGB. Oui, c’est bien le pitch du court-métrage de Jeunet. « Alors que son père travaille à la Direction Générale de l’Armement, la petite Amélie est contactée par les membres du PC de George Marchais téléguidé par le KGB et en échange de carambars, ils la convainquent de voler des documents secret défense à son père. »
Pour les amoureux·ses du long métrage, ces six minutes sont une vraie madeleine de Proust : on y retrouve des scènes iconiques, comme la balade avec l’aveugle, le sabotage de l’appartement du marchand, le train fantôme… Au détail près qu’elles sont toutes dans le désordre, détournées en un montage dynamique pour nous expliquer la mission d’espionnage palpitante d’Amélie. Une chose est sûre, vous ne la verrez plus jamais de la même manière…