Début février 2024, un lieu tout nouveau tout beau a fait son apparition dans le centre de Paris, à mi-chemin entre Le Louvre et les Halles : il s’agit de la toute première micro-distillerie spécialisée dans le gin de Paris, j’ai nommé, la Distillerie de l’Arbre sec. Loin d’être une simple manufacture, le lieu se veut ouvert sur le public grâce à des ateliers où chacun peut venir distiller son propre gin, de A à Z.
Une distillerie à l’ambiance végétale et ésotérique
C’est tout au fond d’une petite allée pavée, dans un lieu chargé d’Histoire puisqu’il s’agit des anciens locaux de la Galcante — librairie spécialisée en presse ancienne désormais située dans le 12e —, qu’on découvre ce nouveau spot à la beauté saisissante. Après plus de deux ans de recherches et de travaux, la Distillerie de l’Arbre sec a fait de cet entrepôt son site : décoration hyper végétale inspirée des botaniques, armoires remplies de plantes et d’épices en tout genre, et surtout, là sous la grande verrière, un immense alambic tout en cuivre brillant sous la lumière du jour. Pas de doute, nous sommes bien dans une distillerie de gin.
© Fabienne Delafraye
En passant la porte, on découvre d’abord une première salle où, autour d’un grand comptoir, sont disposés 18 mini alambics en cuivre. Ici, les participant·es peuvent venir distiller leur propre gin, accompagné·es et guidé·es par les maîtres·ses des lieux. À gauche, on plonge dans le magnifique "cabinet des botaniques" : une sorte de cabinet de curiosités où on trouve toutes sortes de plantes, d’épices et de fruits (plus d’une centaine au total) qui serviront à fabriquer les gins. Pour tous les apothicaires en herbe, c’est un peu le paradis.
© Fabienne Delafraye
Après une brève — mais complète — initiation aux méthodes de production de gin, chacun se lance dans le choix d’une recette sur-mesure en choisissant son propre mélange de plantes aromatiques, de fleurs et d’épices. Vient ensuite l’heure de la distillation, qui dure 40 minutes, avant de mettre en bouteille et d’étiqueter sa création. Tout le monde repart avec sa bouteille de gin, totalement unique.
Deux femmes dans un monde d’hommes
Derrière cette nouvelle adresse se cachent Charlotte Buisson-Dackow et Charlotte Bartoli, deux femmes expertes en vins et en spiritueux dont la rencontre en septembre 2018 a fait naître puis mûrir ce projet. L’une a grandi au milieu des vignes, l’autre vient du monde hôtelier mais toutes deux sont liées par leur passion pour les métiers de la distillation et tout particulièrement du gin. Charlotte B.-D. s’est formé en Angleterre, à la distillerie Silent Pool, tandis que Charlotte B. a appris le métier auprès de Daniel Haesinger, bouilleur de cru renommé, avant de travailler à la distillerie Ergaster pendant deux ans.
© Olivier Lemoine
Après avoir monté leur projet, elles ont ensuite fait la connaissance de Nicolas Paradis, entrepreneur passionné par le vin et la gastronomie et fondateur des Caves du Louvre, situées dans la même rue. Séduit par leur idée, il décide de s’associer à leur projet en donnant vie à cette distillerie.
Comme bien d’autres distilleries, celle de l’Arbre sec tire son nom du lieu où elle se trouve. Pour la petite histoire, au Moyen Âge, l’arbre sec était le nom donné à la potence qui se dressait là. Une histoire sombre que la distillerie a choisi d’embrasser de façon plus positive, puisque son logo n’est autre que le pendu du tarot de Marseille, symbole de persévérance et d’altruisme. Un univers qui fait écho à l'esthétique très ésotérique de la distillerie mais aussi aux futures éditions limitées de la marque, qui porteront toutes le nom d’une carte du tarot de Marseille.
Car outre les ateliers ouverts au public, la distillerie de l’Arbre sec est avant tout un lieu de production. Les distillatrices présenteront à la fois des éditions limitées saisonnières — dont les étiquettes seront créées par un·e artiste qui exprimera son univers esthétique à travers une carte du tarot — et leur propre marque de gin. Pour leur première cuvée, les deux Charlotte ont fait appel à l’artiste peintre Léa Augereau, qui signe la carte de la Grande Prêtresse. Ce tout premier gin, créé en collaboration avec Daniel Haesinger, inclut des notes de genièvre, de mirabelle, d’hysope et de poivre de cassis.
Distillerie l'Arbre sec
52, rue de l'Arbre-Sec – 1er
Visite et dégustation uniquement sur réservation
Tarifs : 30€ la visite d’1h, 110€ l’atelier pour 1 pers. et 165€ l’atelier pour 2 pers.
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