Le Bonbon

Joan Cornellà revient à Paris dans une expo aussi cruelle qu'irrésistible

Trois ans après sa dernière exposition qui avait attiré 25 000 visiteurs en deux mois, l'impitoyable Joan Cornellà est de retour à Paris. En pleine crise sanitaire, son humour noir débarque à point nommé. Une bonne occasion de prendre du recul sur les évenements récents... et de critiquer ceux qui se prennent trop en selfie. 

Pour ceux qui ne connaissent pas – et c'est bien dommage –, Joan Cornellà est un illustrateur espagnol de Barcelone dont les bandes dessinées sont aussi esthétiques que cruelles. D'un cynisme barbare, il dessine un mépris pour la race humaine qui se retrouve dans presque toutes ses pages à travers la mort d'handicapés, de femmes ou d'enfants. Parfois complètement absurdes, elles critiquent souvent la société ou les rapports sociaux et humains, avec un esthétisme qui lui est propre.


Une quête sans fin vers le selfie ultime 

À travers une sélection d'œuvres récentes – peintures, lithographies, sérigraphies – et une scénographie spécialement conçue pour l'occasion, la galerie Arts Factory propose une immersion dans son univers absurde où les limites du politiquement correct sont piétinées avec jubilation.

Suicide, infanticide, racisme, pauvreté, handicap, maladies et mutilations en tout genre... Joan Cornellà prouve que l'on peut rire de tout, pour mieux pointer du doigt les inégalités et la violence de l'époque. Paradoxale mise en abîme au vu de sa notoriété sur Internet, ses critiques sont le plus souvent dirigées vers le narcissisme de notre vie numérique, qui entraîne une bonne partie de la société dans une quête sans fin vers le selfie ultime.

Joan Cornella
Arts Factory 
1er juillet - 29 août 2020
www.artsfactory.net