Pourra-t-on faire ses longueurs dans la Seine dans trois ans ? C’est le projet de la mairie de Paris et de son “Plan Qualité de l’Eau et Baignade” en vue des Jeux Olympiques de 2024. En tout, 1,4 milliards d’euros ont été investis pour assainir la Seine. Concrètement, cela est synonyme de mise en conformité de l’évacuation des eaux usées des particuliers (pour la plupart des restaurants et bateaux d’habitation) qui, à cause de matériaux défectueux, se déversent pour certaines dans la Seine plutôt que vers des stations d’épuration. C’est de ces eaux que proviennent les bactéries E.Coli et entérocoques, dont le taux doit passer sous un certain seuil pour autoriser la baignade. Et pour assainir la Seine, il faut également assainir la Marne, située en amont.
23 sites de baignades identifiés !
Lancé en 2016, le Plan Qualité de l’Eau et Baignade est financé, selon la préfecture d’Île-de-France, par les collectivités et l’Etat, via son opérateur, l’Agence de l’Eau Seine Normandie. Deux ans plus tard, 23 sites de baignades ont été identifiés en petite couronne dont cinq à Paris, dont Bercy, Trocadéro ou le Pont-Neuf. Concernant les sites des épreuves olympiques, les JO prévoient déjà des épreuves sur la Seine, au pied de la tour Eiffel : la natation en eaux libres et le para triathlon.
Si le pari est relevé, cela rompra plus de cent ans d’épreuves hors de la Seine à cause de la pollution mais aussi parce que les piscines se sont multipliées dans l'entre-deux guerres. Il faut remonter à 1900 pour connaître l’âge d’or des épreuves dans la Seine, où avaient été organisées des compétitions de pêche à la ligne, aviron, natation, water-polo et voile. Et attendre 2017 pour que la baignade soit de nouveau autorisée - de manière encadrée - sur le bassin de la Villette. Bientôt une égalité des bassins pour la rive droite ?