Depuis quelques semaines, les scientifiques ont les yeux rivés vers le ciel. À la fin de l’année 2024, l’observatoire de Rio Hurtado (Chili) avait découvert l’astéroïde 2024 YR4, un corps célèste dont le diamètre est estimé entre 40 et 90 mètres. Or, alors que les probabilités de collision avec la Terre avaient été estimées à 1,6% à la date de 22 décembre 2032, les analyses plus récentes ont montré que ce chiffre a significativement augmenté, pour atteindre 2,3%.
Rien d'alarmant pour le moment
Cet astéroïde peut-il vraiment heurter la Terre ? Bien que la probabilité ait augmenté, les scientifiques de l’Agence spatiale européenne (ESA) affirment qu’il n’y a pas de quoi s'inquiéter pour le moment. À l’heure actuelle, cet astéroïde est classé 3 sur 10 sur l’échelle de Turin (méthode qui permet de catégoriser les risques d’impact de géocroiseurs). « Il y a de fortes chances que non seulement il ne frappe pas la Terre, mais que dans les mois ou les années à venir, la probabilité tombe à zéro », indique Bruce Betts, membre de l’organisation Planetary Society, à l’AFP. Il précise tout de même qu’il est important de rester attentif car il est « très rare que la probabilité [d’impact] dépasse les 1% ».
Un phénomène qui se produit une fois par siècle en moyenne
Pour rappel, la taille de cet astéroïde est estimée entre 40 et 100 mètres de diamètre. Les risques pourraient donc être conséquents puisque s’il venait à tomber sur Terre, « cela anéantirait pratiquement toute la ville et une partie de la région environnante », explique Bruce Betts. La priorité est donc de déterminer sa taille plus précisément, car « le danger représenté par un astéroïde de 40 m est très différent de celui d’un astéroïde de 90 m », précise l’ESA. La dernière fois qu’un astéroïde de la sorte est entré en collision avec la Terre, c’était en 1908 à Toungouska en Sibérie. 2000 m2 de forêt avaient été alors détruits. Mais « ce genre de fait se produit une fois tous les mille ans », avait indiqué Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l'observatoire de la Côte d'Azur, au micro en Franceinfo en 2019.