Le Bonbon

Top des mots et expressions qu'on n'entend qu'à Paris

Le parler parisien est une mine d’or d’expressions et de mots souvent énervants, parfois juste WTF. Petit tour d'horizon des phrases les plus entendues dans le métro ou ailleurs.

Vivre à Paris, c'est un peu comme vivre sur une autre planète comparé au reste de la France. Surtout quand on ne vient PAS de Paris. Un loyer à 800 balles ne nous paraît soudain « pas si cher », le métro devient notre seconde maison, râler, notre second langage... Bref, débarquer à Paris quand on vient d'ailleurs, c'est un peu repartir à zéro dans un monde inconnu. Mais c'est aussi apprendre un tout nouveau langage ! Si les villes comme Lyon ou Bordeaux qui disposent de leur patois bien à eux (chaber ? gavé ? sérieux la gars ?), Paris s'illustre plutôt par sa façon de parler très en adéquation avec son mode vie... unique. Ça ne vous paraît pas clair ? Voici donc un petit lexique pratique du Parisien, histoire de vous fondre dans la masse en un rien de temps !


Se répérer à Paris

« C'est Rive gauche ou Rive droite ? » : la rive droite se trouve au nord et la rive gauche au sud... pas très logique. Pour ceux qui on encore du mal avec la notion : il faut se fier à la direction dans laquelle le fleuve s'écoule vers la mer. De rien.

« J'habite dans le Marais » : votre pote ne s'est pas transformé en Shrek 2.0, il habite juste dans le quartier bobo-branché-gay de la capitale. Le Marais tient son nom d’une ancienne zone marécageuse qui occupait les lieux au XIIe siècle.

« On va faire les puces ? » : on vous voit déjà vous gratter rien qu'à la vue de cette image mais tout va bien, faire les puces à Paris, c'est aller aux Puces de Saint-Ouen, un énorme marché d'art et d'antiquités. C'est très sympa vous verrez !

« On se fait un bouillon ? » : une petite soupe pépouze ? Non. Lieu typiquement parisien où on mange de bons plats tradi pour pas très cher, le bouillon c'est un peu le resto préféré de tout le monde. Il y a le Bouillon Chartier, le Bouillon République, le Bouillon Pigalle... La liste complète est ici !


Se déplacer à Paris

« Je mets 30 minutes pour aller au boulot, franchement c'est à côté » : comment ça y'a pire ? Dans le lexique parisien, "à côté" veut probablement dire "20 à 30 minutes en métro" quand en temps normal on dirait plutôt ça de quelqu'un qui habite à 5 minutes à pied... Mais bon, chacun sa vision.

« T'inquiète, je vais prendre le noctilien » : on sait que le concept de bus de nuit (ou de transport après 22h) est un peu étranger au reste de la France, mais oui, à Paris, on a bien un mot pour désigner les lignes de bus de nuit. Et tenez-vous bien : il y en 48.

« Ça va c'est pas Châtelet non plus » : pour faire simple, rien n'est PIRE que Châtelet pour se répérer. Même les Parisien·nes les plus aguerri·es n'ont toujours pas réussi à resoudre le dédale des 17 sorties et 3876 couloirs de la station. Alors oui, quand on a connu Châtelet, le reste ça va.


Vivre à la Parisienne

« J'ai passé le week-end en Province » : Ahhhhh la Province... Vaste terme pour désigner absolument TOUT ce qui n'est pas parisien, parce qu'à quoi bon faire la différence ? De toute façon on ne s'en souviendra pas.

« On se fait un petit verre de pet' nat' ? » : le vin naturel est au vin ce que l'IPA est à la bière, un truc au goût un peu acide voire fermenté que personne n'a envie de boire, sauf les bobos-écolos parisiens. À Paris, il est devenu une véritable religion, si bien qu'il est difficile de trouver un bar à vin qui ne serve pas de vin naturel, bio ou en biodynamie. Par contre on vous met au défi de trouver quelqu'un qui connaît la différence entre les trois...

« J'ai trouvé un appart' vraiment pas cher, 800€ pour 25 m2 ça vaaaa » : la notion d'argent est clairement altérée quand on arrive à Paris, si bien qu'on se retrouve à trouver bon marché tout appartement en dessous de 35€ du m2 en location. Ça marche aussi pour les brunchs à 30 balles ou les cafés à 3 balles.


Parler comme un Parisien

« On se call pour faire un petit brainsto ? » : oui, les Parisiens sont un peu les rois et les reines du franglais, de vrai startuppeurs. D'ailleurs ça a tendance à énerver les provinciaux, et les Anglais.

« On se voit ce soir koikil ! » : le temps c'est de l'argent et de l'argent pour vivre à Paris, il en faut. Alors si on peut abréger nos phrases, pourquoi s'en priver ? "Quoi qu'il arrive" devient donc "koikil", "insupportable" devient "insupp", "incroyable" devint "incr", "n'importe quoi" devient "nimp"... Bref, vous avez compris.

« T'es hyper intense » : le commun des mortels utilise cet adjectif pour décrire un objet ou bien un moment (genre du chocolat noir intense, ou une partie d'échecs intense), les Parisien·nes l'utilisent quant à eux comme une qualité humaine. Comme par exemple dans la phrase : « t'es trop intense quand tu chantes Flora ».

« C'est contre nature haaaan » : heureusement, tous les Parisien·nes ne sont pas homophobes, mais nombreux sont celles et ceux qui ont tendance à appuyer les "in" et les "an" à la fin des mots sans aucun raison logique, leur donnant un air un peu snob. Et si vous ne voyez toujours pas de quoi on parle, regardez le sketch "Les Pétasses" des Inconnus.

« C'est un banger ! » : expressio entendue dans toutes les soirées parisiennes, un banger, c'est un morceau génial, celui qui vous fait chercher tout vos potes dans la foule comme un détraqué pour pouvoir tripper dessus avec eux.


Aimer Paris et ses habitant·es

« Les Parisiens sont quand même de sacrés connards » : celle-là c'est cadeau. Même si tout le monde le dit, il n'y a qu'un Parisien pour traiter sa propre espèce de connards.