Le Bonbon

13 femmes accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles

Après deux ans de travail, Médiapart publie ce mardi 11 avril une grande enquête dans laquelle 13 femmes accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles. Un dossier qui révèle l’omerta toujours en vigueur dans le milieu du cinéma français.

Médiapart a encore frappé. Et cette fois-ci, c’est le géant du cinéma, Gérard Depardieu, qui est visé. Déjà mis en examen pour viol en 2020 après la plainte déposée par l’actrice Charlotte Arnould, Marine Turchi, journalise spécialisée dans les violences sexuelles, dévoile cette fois-ci 13 nouvelles accusations contre l’acteur, avec des faits commis sur plusieurs tournages entre 2004 et 2022.


L’intouchable du cinéma français

Cette investigation met en lumière un mode opératoire bien installé. Imposant et brut de décoffrage, Gérard Depardieu est devenu un intouchable du cinéma français. D’abord par sa carrière, mais aussi par son comportement, hors ou pendant les tournages. « Le comédien instaurerait d’abord une ambiance sexualisée et malaisante, en tenant de manière permanente des propos sexuels crus, en posant des questions intimes ou sexuelles aux femmes, en faisant des "bruits de porc en rut", des "grognements" et "reniflements", selon de nombreux récits. Avec certaines femmes, il irait plus loin : il leur toucherait les cuisses ou les fesses ou bien mettrait sa main à leur entrejambe ou dans leur culotte. Le plus souvent au vu et au su de tous », relate Marine Turchi dans son article intitulé "Violences sexuelles : 13 femmes accusent Gérard Depardieu" sur Médiapart.


L’omerta continue

Elles étaient actrices, figurantes, stagiaires, régisseuses… Toutes ont témoigné dans les pages de Médiapart et ont enfin eu l’impression d’être écoutées. Car l’enquête révèle non seulement les comportements problématiques de l’acteur envers les femmes, mais aussi le silence qui règne toujours dans le monde du cinéma français à ce sujet. Chacun des récits des victimes fait transparaître l’indifférence totale des équipes de tournage. On leur répondait « c’est Gérard, c’est normal ». Alors elles se sont tues, face au monument qu’elles avaient en face d'elles, par peur d’être blacklistées, radiées, ou ignorées. « Trois de ces femmes ont apporté leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte. Les unes ont renoncé, les autres n’y ont même pas songé. En cause, le sentiment que leur parole pèserait peu face au monument du cinéma français. Et qu’elle pourrait même signer la fin de leur carrière », continue Marine Turchi. De son côté, Gérard Depardieu a refusé de réagir aux sollicitations de Médiapart.