Le pays s’est réveillé en état d’alerte, samedi 14 octobre, au lendemain du meurtre d’un professeur de français, Dominique Bernard, par un terroriste islamiste devant un lycée d’Arras. Quelques heures après le drame, le niveau d’alerte vigipirate “urgence attentat" — soit le niveau le plus élevé de ce dispositif de sécurité — a été activé par la Première ministre Elisabeth Borne, afin de mobiliser un maximum de moyens pour assurer la sécurité des citoyen·nes à travers le pays.
Et il semble que certain·es en profitent pour alimenter la psychose : ce samedi 14 octobre, le musée du Louvre, le Château de Versailles mais aussi la gare de Lyon ont fait l’objet d’alertes à la bombe en l’espace de quelques heures. Si aucune d’entre elles ne s’est avérée vraie, ces alertes auront tout de même nécessité l’évacuation immédiate des trois lieux : au musée du Louvre, près de 15 000 visiteurs ont dû quitter les lieux.
Deux alertes à la bombe en une journée
C’est après avoir reçu un « message écrit faisant état d'un risque pour le musée et pour ses visiteurs » que le musée du Louvre a fermé, ce samedi 14 octobre, à la mi-journée. Après des opérations de vérification des lieux, le musée a finalement annoncé en début de soirée que « rien d'anormal n'[avait] été constaté » et a donc pu rouvrir normalement dimanche matin.
De la même façon, le château de Versailles ainsi que l’ensemble du domaine ont été contraints de fermer leurs portes samedi dans l'après-midi, après une alerte à la bombe. Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, « il n'y avait pas de menace réelle, il ne s'agissait ni de pose de bombe, ni de passage à l'acte ». Selon le service de presse du château, environ 15 000 visiteurs, essentiellement français, fréquentent l’ensemble du site à cette période de l’année.
Un des halls de la gare de Lyon a aussi connu le même sort en raison d'un objet abandonné. « Une procédure habituelle » selon la SNCF, qui a pu rouvrir le hall de la gare quelques minutes plus tard.
7000 soldats déployés dans toute la France
La France est passée vendredi soir en alerte "urgence attentat", soit le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate, après l'assassinat d'un enseignant, Dominique Bernard, devant un lycée d'Arras. Poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, russe d'origine tchétchène fiché pour radicalisation, le professeur est décédé en tentant de s’interposer pour protégrer les élèves, tandis que trois autres personnes ont été blessées. L’acte a été qualifié de « terrorisme islamiste » par Emmanuel Macron.
Pour faire face au risque d’attentat, près de 7000 soldats de la force Sentinelle vont être déployés sur le territoire « d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre », a annoncé l’Elysée ce samedi. Le ministre de l’Education Gabriel Attal a quant à lui annoncé le déploiement de 1000 personnels de sécurité dans les établissements scolaires.
À seulement trois jours de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet, le meutre de Dominique Bernard vient une fois de plus bouleverser la communauté éducative. À Paris, une minute de silence a été observée ce lundi 16 octobre à 12h, devant chaque mairie d'arrondissement.