Le Bonbon

Bière : 10 millions de litres vont être détruits à cause du confinement

Certains litres de bière supportent bien moins le confinement que nous autres humains : s'ils macèrent et tournent en rond aussi, eux, contrairement à nous, perdent de leur arôme et de leur saveur. Résultat, de grosses pertes de liquide houblonné à prévoir. 

C'est un crève-cœur. Mardi 5 mai, le syndicat professionnel Brasseurs de France a quantifié ses pertes et informé de la destruction d'une partie des stocks de bière français : « La fermeture brutale des cafés, restaurants, l'arrêt des activités touristiques et l'annulation de tous les festivals et salons a laissé plus de 10 millions de litres de bière, majoritairement en fûts, en souffrance », explique-t-il.


Une aide à la destruction de bière demandée à l'État

Brasseurs de France a mené fin avril une consultation auprès de ses 300 adhérents, qui représentent 98 % de la production française. Il en résulte que les bières en vogue, souvent non pasteurisées au contraire des bières blondes classiques, sont plus fragiles. « Ce sont des bières très houblonnées, et si on les garde trop longtemps, quand elles dépassent deux à trois mois de conservation, l'effet olfactif et l'effet gustatif, l'arôme, disparaît », détaille le syndicat. En conséquence, « la destruction de cette bière aura aussi un coût non négligeable pour les entreprises », assure le syndicat, qui en appelle aux pouvoirs publics. Parmi les mesures demandées par les brasseurs, une aide à la « destruction des stocks de bière », comme le réclament les viticulteurs auprès de Bruxelles pour le vin.

Actuellement, environ 25 % des brasseries sont à l'arrêt selon cette consultation, et « 70 % des brasseries déclarent une perte de 50 % du chiffre d'affaires ou plus depuis le 15 mars ».