Le Bonbon

Une carte interactive des endroits à éviter pendant la canicule à Paris

Alors que Paris et sa région suffoquent, une étude révèle que plus de la moitié de la population francilienne est exposée aux fortes chaleurs. Pour savoir si vous en faites partie, l’Institut Paris Région a publié une carte interactive qui détaille les différents îlots de chaleur urbains moyens ou forts en Île-de-France.

Cette semaine, Météo France annonce un grand soleil et des températures caniculaires avec un mercure atteignant les 35°C, à Paris et en Île-de-France. Une chaleur extrême qui n'a pas le même impact partout. Selon une étude réalisée par l'Institut Paris Région (IPR), 51% des Franciliens vivent dans des quartiers dangereusement exposés aux îlots de chaleur urbains. À travers une carte interactive, les experts ont d'ailleurs classifié chaque pâté de maisons selon un indice de vulnérabilité allant de 1 à 9 (très faible à très forte), en croisant les données sur les îlots de chaleur, l’urbanisme et la capacité des populations à faire face. On vous explique. 


Qu’est ce qu’un îlot de chaleur urbain ?

Les îlots de chaleur urbains, ou ICU, sont des zones où la chaleur est fortement concentrée en raison de différents facteurs tels que l'urbanisation intense, la hauteur des bâtiments, les activités humaines (circulation automobile, industrie…), qui retiennent et accumulent la chaleur en journée. Ce phénomène amplifie les variations climatiques, en particulier la nuit, entravant ainsi le refroidissement urbain. Pour vous donner un exemple, durant la canicule de 2003, les écarts de température entre Paris et les zones rurales pouvaient atteindre jusqu'à 10 degrés, rapporte l'Institut Paris Région.


Paris croule sous les îlots de chaleur

Les chiffres sont impressionnants : 99% de la ville de Paris est touchée par les îlots de chaleur urbains. Toutefois, cela ne signifie pas que 99% des Parisien·nes sont vulnérables. Erwan Cordeau, spécialiste climat à l'IPR, souligne qu'il est crucial de prendre en compte plusieurs critères, tels que « l'exposition et la sensibilité des biens et des personnes à la chaleur urbaine », notamment l'âge et la pollution de l'air, ainsi que « la difficulté à faire face », liée aux revenus, à l'accès aux soins de santé et aux espaces verts. Toutefois, il convient de noter que cette analyse ne tient pas compte de la population à faibles revenus qui reste en ville pendant l'été, ne pouvant pas partir en vacances.

En parlant d'inégalité, la Seine-Saint-Denis est l'un des départements les plus exposés aux îlots de chaleur. Des villes comme Saint-Denis, Aubervilliers ou Le Bourget concentrent également le plus de difficultés. 


Quelles sont les solutions ?

Avec un tiers de la population francilienne, soit 3 685 000 personnes considérées comme très vulnérables à la chaleur en raison de leur lieu de résidence, des mesures sont nécessaires. Et parmi eux, 845 000 individus sont particulièrement sensibles en raison de leur âge (moins de 5 ans ou plus de 65 ans). Les experts recommandent la préservation des espaces frais au sein des villes et la « renaturation » des zones urbaines. Il s'agit de lutter contre les îlots de chaleur par l'intégration de zones végétales dans l’aménagement urbain ou l’utilisation de points d’eau sous toutes ses formes. La carte interactive de l'IPR, mise à disposition des collectivités, joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre des plans climats visant à atténuer ces effets dévastateurs.