À l’image de la SNCF, les contrôleurs RATP toucheraient une prime sur les amendes qu’ils dressent. L’exclu du Parisien, qui a pu consulter un document interne détaillant les commissions perçues, ne concerne pas l’existence de la prime mais plutôt son montant. Elles seraient d’une hauteur de 10% lorsque celles-ci ont été payées sur place par les usagers et 4% si le voyageur se signale lui-même avant le contrôle.
« Entre 15 et 30 infractions par jour »
Comme le confie anonymement un salarié RATP au quotidien, chaque chef de bord constaterait « entre 15 et 30 infractions par jour, et sur celles-ci, entre 20 et 40% sont réglées immédiatement ». Pour rappel, voyager sans titre de transport est sanctionné d’une amende de 50€ si elle est payée sur place et de 80€ sous 20 jours. Difficile toutefois de définir exactement combien touchent les contrôleurs en plus de leurs salaires grâce à ces primes.
Des contrôleurs poussés à verbaliser ?
Être payé davantage en fonction du nombre de verbalisation dressées, voilà qui sème le trouble ; nos agents RATP multiplieraient-ils les allers-retours à la recherche de chair fraîche à dépouiller ? Cela dépendrait davantage du moyen de transport. « Dans le métro, ils ont des primes à l’acte… Ça pousse peut-être à faire des PV », admet la source du Parisien. « Les mecs faisaient n’importe quoi », déplore un ancien contrôleur aujourd’hui conducteur de métro. Ils agiraient comme des « cowboys inflexibles », à en croire un voyageur sanctionné pour avoir échangé sa place dans un TGV pour rendre service.
Une prime « marginale »
Contactée par BFM Business, la SNCF Voyageurs assume ce mécanisme mais défend une prime qu’elle qualifie de « marginale ». « Comme pour toute priorité, il est naturel qu'il y ait des incitations pour les salariés et les équipes à atteindre nos objectifs, comme c'est le cas pour la régularité de nos trains », explique un porte-parole de la compagnie. Pour lui, ces commissions « représentent une part marginale de la rémunération d'un chef de bord, quelques dizaines d'euros par mois pour un chef de bord TGV ou TER ». De son côté, Alain Krakovitch, directeur de TGV Intercités, est formel : « Non, la direction n'incite pas à mettre des amendes. Les seuls objectifs fixés concernent le nombre de contrôles. »