Le Bonbon

Les éboueurs parisiens menacent de faire grève durant les JO

La capitale, une poubelle à taille urbaine ? Tel est le scénario qui se profile si les éboueurs viennent à faire grève comme le menace la CGT, qui a déposé des préavis pour une partie du mois de mai et pour la période allant du 1er juillet au 8 septembre. 

2 millions d’habitants réguliers (intramuros), et 15 millions de visiteurs supplémentaires attendus. D’ordinaire concentrée, la capitale va être largement surpeuplée durant les Jeux Olympiques cet été. Surpopulation dit surconsommation, surconsommation dit surproduction de déchets : il n’y aura jamais trop de poubelles pour les récolter, ni trop d’éboueurs pour les évacuer. Pourtant, la CGT FTDNEEA (filière traitement des déchets, nettoiement, eau, égouts, assainissement) maintient son bras de fer et menace le gouvernement d’une large grève de la profession en plein durant les JO. En tête de liste des revendications de l’organisation syndicale : une « prime exceptionnelle » de 1 900€ afin de soulager les travailleurs et travailleuses sursollicités durant la compétition. 


Grève des éboueurs, acte 3 ? 

Le gouvernement le sait, une grève des éboueurs à cette période serait catastrophique. Il suffit de regarder en arrière, il y a un peu plus d’un an, lorsque les agents de nettoyage de la ville désertaient pour protester contre la réforme des retraites. Selon le bilan de la Mairie de Paris, quelque 10 000 tonnes d’ordures non ramassées avaient été dénombrées après trois semaines de grève ; à la vue des riverains et dans certains quartiers, des monticules de poubelles s’étaient formés, dégageant une odeur nauséabonde. Les syndicats expliquaient alors que les éboueurs étaient les premières victimes de cette réforme, puisque amenés à travailler jeunes et faire un métier difficile. 

Lors des Jeux Olympiques et Paralympiques aussi, ceux-ci seront en première ligne. Selon Nabil Latreche, membre du syndicat interrogé par l’AFP, « on doit être présents onze semaines sur treize » pendant la période olympique. « Certains ont annulé leurs vacances, et on n’a aucun renfort » ni garantie d’obtenir une prime, regrette-t-il. Ainsi, la CGT FTDNEEA réclame, « pour tous les personnels », une prime exceptionnelle de 1 900€ ainsi qu'une augmentation de l'indemnité de fonction, de sujétion et d'expertise de 400€ par mois. S'y ajoutent des demandes catégorielles pour les éboueurs conducteurs de petits engins, le corps des éboueurs, égoutiers, fossoyeurs ou celui des conducteurs, notamment. 


Des négociations musclées à venir entre syndicats et élus

Selon la mairie, la CGT sera reçue la semaine prochaine par Emmanuel Grégoire, le premier adjoint PS à la Mairie, et Olivia Polski, adjointe chargée des ressources humaines. Cette dernière aurait d’ailleurs « annoncé en avril que tous les agents contribuant à la réussite des Jeux percevraient des gratifications allant de 600 à 1 900€ en fonction de critères d’intensification de la charge de travail et de la mobilisation », indique la Ville à l’AFP ; des conditions rejetées par la CGT, qui « a quitté la table des négociations dès la première réunion » de travail avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives.