Le scénario semblait impossible, et pourtant, le rassemblement des partis de gauche aura fini par triompher. À l’issue d’une campagne musclée, incertaine, le Nouveau Front Populaire (NFP) obtient une majorité relative aux élections législatives et envoie 182 députés à l’Assemblée, devant Ensemble (168 sièges) et le RN (143 sièges, dont RN-LR). Une courte avance, mais une victoire pour la démocratie, et un pas de plus dans la lutte contre l’idéologie d’extrême-droite qui perce dans le pays.
Chanter la joie et l’espoir place de la République
À l’annonce des résultats, plusieurs milliers de manifestants (8 000, selon la Préfecture de police) se sont réunis sur la place de la République, haut lieu de la gauche politique et syndicale, espace d’expression pour les sympathisant·es abasourdi·es et soulagé·es du NFP. Si le score du Rassemblement National, qui est passé de 89 députés en 2022 à 143 à 2024, continue d’inquiéter, la fête a pris le pas. Plusieurs grandes villes françaises ont connu le même émoi : dimanche soir, on comptait 51 rassemblements spontanés dans le pays.
Plusieurs chants militants ont résonné dans les rues de Paris, parmi lesquels "Siamo tutti antifascisti" ("nous sommes tous des antifascistes"), "La Jeunesse emmerde le Front National", "Tout le monde déteste Bardella" ou "Hanouna casse-toi", alors que l’animateur avait affirmé quitter la France si LFI arrivait au pouvoir. Des cris libérateurs pour une France qui souffle enfin un peu, avant la prochaine bataille ; celle des circonscriptions est pour l'instant terminée, pas celle des idées.