Le Bonbon

Des faux contrôleurs dans les transports parisiens ? La RATP ouvre une enquête interne

Mercredi 16 août, la RATP a ouvert une enquête interne concernant de potentiels faits de faux contrôles des titres de transport la semaine précédente. Un phénomène, mis en lumière par Le Parisien, qui a déjà eu lieu par le passé.

Groupe de quatre à cinq personnes, tenue foncée, brassard orange RATP… D’apparences, tout laisse à penser que de véritables salariés de la régie des Transports parisiens auraient fait une opération de contrôle en civil dans un bus de la capitale. À quelques détails près.

Mercredi 16 août, la RATP a ouvert une enquête interne, à la suite d'une intervention suspecte et « agressive » de contrôleurs, la semaine précédente. Une touriste suisse ayant assisté à la scène, a apporté son témoignage au Parisien.


Les touristes pris pour cibles

Les faits relatés par le quotidien datent du 9 août dernier, en début d’après-midi. Comme de nombreux autres touristes, celle que le média surnomme Léa, attend le bus 72 sur le quai de New-York. À leurs côtés, un groupe de cinq personnes, « tous de noir vêtus ». Jusque là, rien ne semble particulièrement anormal.  Mais lorsque le bus arrive, les cinq précipitent les touristes pour qu’ils montent à bord. « Vous prendrez les tickets après ! Avancez ! », s’exclament-ils, selon Léa.

Une fois à l’intérieur, « ils crient "contrôle", sortent des brassards orange RATP de leurs poches […] puis ils foncent sur les touristes américains, italiens… », ajoute-t-elle. Et les procès-verbaux s’enchaînent. Au bout de quelques minutes seulement, Léa évalue le montant perçu à 445 €.


Des agissements contraires à la déontologie

Mais le déroulement du contrôle paraît étrange. Le contrôle est décrit comme particulièrement « agressif » et aucun « terminal de paiement, ni reçu de PV » ne sont utilisés, selon la témoin. Lorsqu’un touriste demande à voir la carte professionnelle de l’un des « contrôleurs », un membre du groupe aurait crié au conducteur « mon pote, ouvre les portes ! Ils me gavent tous dans ce bus », et les cinq se seraient volatilisés.

Des agissements suspects, qui sont contraires aux règles imposées par le Code des transports. Ce dernier est composé du « Code de déontologie des agents des services internes de sécurité », que chaque agent de la RATP doit mettre en application. La section 1, impose notamment que « l’agent se comporte de manière respectueuse à l’égard de toute personne » (article R2251-12), qu’il « respecte les règles d’entreprise sur le port de la tenue d’uniforme et donne une bonne image du service » et qu’il soit « porteur de sa carte professionnelle et de sa carte d’agent assermenté qu’il est en mesure de présenter toutes les fois où il est légalement tenu de le faire » (article R2251-13).


Un phénomène déjà survenu

En décembre 2019 déjà, plusieurs médias évoquent une usurpation d’identité d’agents de la RATP, à la station Auber. Le porte-parole de la régie des Transports parisiens explique alors à BFM : « Nous somme régulièrement confrontés à des groupes de vendeurs à la sauvette de faux titres de transport. Ce matin, à la station Auber, ils ont apparemment tenté de se faire passer pour des agents, et de contrôler les usagers de métro. »


En ce qui concerne l'incident du 9 août, la RATP a affirmé qu'il « y avait bien une équipe de contrôleurs qui effectuait des opérations sur ce segment horaire » et que « plusieurs verbalisations ont eu lieu, dont un PV [...] d'un montant de 85 € ». L'enquête permettra donc de clarifier les éléments pour le moment encore confus.