Les images ont fait le tour du monde : plusieurs dizaines de milliers de festivaliers coincés dans le désert de Black Rock, métamorphosé en une immense étendue de boue épaisse et collante après les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le festival Burning Man ce week-end. Des conditions météorologiques catastrophiques qui ont contraint le festival à fermer ses portes plus tôt que prévu.
Pourtant, pour quelques internautes, la raison de ce désastre est toute autre. Selon eux, une épidémie d’Ebola aurait circulé dans le festival : « Le chaos continue au Burning Man Festival. Les médias restent muets sur les nouvelles d’Ebola provenant de Burning Man. Est-ce le prochain déclencheur de la pandémie ? », écrit notamment l’une d’entre eux sur X (ex-Twitter).
Une fake news née sur les réseaux sociaux
Comme l’explique le média 20 minutes dans son article “Fake Off”, il s’agit bien là d’une fake news, sans surprise, née sur le réseau social d’Elon Musk. Une rumeur qui va tout de même loin puisqu’on peut voir circuler des fausses captures d’écran de ce que ces internautes présentent comme étant une publication des autorités de santé, confirmant l’existence de cette épidémie. Des photos de sacs mortuaires au milieu du désert, censés contenir les corps des victimes du virus, ont également été partagées par d’autres. Certains ont même été jusqu’à annoncer la soi-disant mort de leurs proches, due à la contraction de la maladie durant le festival.
De son côté, l’organisation a formellement démenti la nouvelle : « Nous pouvons confirmer que l’entrée de l’événement a été fermée en raison de pluies inhabituelles qui ont provoqué des conditions boueuses où il y a eu un arrêt complet des véhicules, et non en raison d’une épidémie d’Ebola », a-t-elle indiqué aux médias américains.
Un mort et plus de 70 000 festivaliers coincés
Si les rumeurs concernant l’épidémie d’Ebola ont été contredites, les fortes intempéries ont tout de même causé la mort d’un festivalier sur place. Les portes de Black Rock City, cité éphémère accueillant le festival, avaient été fermées dès vendredi, en raison des pluies qui ont métamorphosé le terrain à ciel ouvert en étendue boueuse impraticable, laissant les quelques 70 000 burners — le nom donné aux festivaliers du Burning Man — coincés sur place. Certains d’entre eux, comme l’humoriste Chris Rock et le DJ Diplo, ont tout de même réussi à quitter les lieux à pied. Les autorités ont fini par rouvrir les accès ce lundi 4 septembre, entraînant des embouteillages monumentaux en plein milieu du désert.
Sur les réseaux sociaux, l’événement est rapidement devenu la risée des internautes, certains dénonçant le mépris courant des festivaliers du Burning Man : « Ce sont des gens incroyablement riches qui peuvent aller s'asseoir dans le désert pendant une semaine, s'amuser et faire la fête, puis retourner à leur vie très confortable. Donc l’idée qu’ils ont été gênés est, d’une certaine manière, plutôt humoristique », écrit l’une d’entre elles sur X.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Henry Wu • San Francisco Travel + Lifestyle (@humminglion)
D’autres ont profité de l’occasion pour critiquer l’éthique du festival, et notamment son empreinte carbone. Lancé en 1986 à San Francisco, Burning Man était initialement un festival célébrant la culture hippie et un lieu de retraite spirituelle. Aujourd’hui, le festival est le lieu privilégié des influenceurs et autres stars d’Instagram, avec un budget de près de 45 millions de dollars à chaque édition. Sur TikTok, une internaute s’exprime ainsi : « Si vous ne voulez pas être coincé dans un lit de lac inondé, n'organisez pas de festival dans un lit de lac asséché dans le désert ».