Les images sont devenues virales en un temps éclair. Alors que France 2 diffusait un Complément d’enquête sur Gérard Depardieu hier soir, une vidéo a été dévoilée par le magazine dans la journée montrant l’acteur lors d’un voyage à Pyongyang (Corée du Nord). Convié par le journaliste Yann Moix à se joindre à la centaine de personnalités invitées à l’occasion des 70 ans de la dictature, on voit, et surtout, on entend Depardieu multiplier les remarques sexistes et vulgaires, l’homme allant jusqu’à sexualiser une fille de 10 ans faisant de l’équitation.
Des références obscènes par dizaines
« Je fais 124 kg. Mais en érection, je fais 126 » ; « Ah, sa petite chatte » ; « Les femmes adorent faire du cheval. Elles ont le clito qui frotte sur le pommeau de la selle ». Gérard Depardieu sait qu’il est filmé, mais qu’importe. Dans cet extrait, les outrances à l’égard des femmes se multiplient, ramenant inlassablement la conversation au sexe. Yann Moix, journaliste à l’origine du documentaire, aurait renoncé à le sortir au vu des propos tenus. Un « porc », « prédateur », « pervers » : ces images ont profondément choqué opinion et personnalités publiques.
D’autres, plus prévisibles, ont eu un avis moins tranché. Les chroniqueurs de TPMP ont débriefé hier de ces séquences, et sans grande surprise, certains ont défendu Gérard Depardieu. « Je le connais bien, […] c’est un déconneur. Je sais comment il est, il en joue, c’est Gérard », a lancé l’un de ses amis Farid Khider.
Deux plaintes, plus de treize témoignages
L’acteur est mis en examen depuis 2020 pour des soupçons de viols et d’agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, et a été accusé par treize femmes pour les mêmes chefs d’accusation en avril 2023 dans Médiapart. Le 10 septembre 2023, une autre femme s’est ajoutée à cette triste liste : l’actrice Hélène Darras, qui a porté plainte pour agression sexuelle sur le tournage du film Disco en 2007. Le parquet de Paris « étudie quelle orientation lui donner » selon les informations de Franceinfo, puisque les faits sont a priori prescrits.
Dans une lettre ouverte publiée en octobre dans Le Figaro, Gérard Depardieu a nié avoir commis la moindre agression durant sa carrière. « Je ne suis ni un violeur ni un prédateur », a-t-il écrit. Ni l'acteur, ni son avocat n'ont souhaité répondre à Complément d’enquête.