L’arrivée en terre olympique des touristes pourrait être plus sportive que prévu. Un énième mouvement de grève se profile chez les salariés de plusieurs aéroports parisiens le 17 juillet prochain, lancé par quatre syndicats du groupe ADP – CGT, CFDT, FO et UNSA. Ils dénoncent une « dégradation des conditions de travail », réclamant notamment une « gratification pour l'ensemble du personnel », un plan d'embauche « massif » de 1 000 postes et la garantie de pouvoir poser des jours pendant l’ensemble des épreuves olympiques et paralympiques.
Au commencement était une prime inégale
Si les organisations syndicales sont montées dans les tours, c’est d'abord à cause d’une prime mal répartie parmi les salariés. Suite à une décision unilatérale prise par le PDG du groupe Augustin de Romanet, cette prime a uniquement été versée « à une partie du personnel », ont regretté les syndicats dans un communiqué commun. Ces derniers dénoncent ces « méthodes de division », et pointent une injustice budgétaire, puisque « l’entreprise dispose des ressources pour répondre aux demandes légitimes des salariés et de leurs représentants ». Faire grève le 17 juillet serait ainsi un bon moyen de faire pression, quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et en pleines vacances estivales.
Faire face à l’organisation des JOP
Et pour cause, chaque été, quelques 350 000 passagers passent la sécurité des aéroports de Roissy et d’Orly chaque jour. Cela fait quelques mois que les syndicats réclament des moyens afin de « faire face à l'évolution du trafic aérien et à l'organisation des JOP ». « Si nous en sommes réduits à appeler à la grève, c’est en raison du refus obstiné de la direction et en particulier du PDG d’ADP, sous-estimant l’ultimatum lancé par les syndicats unis et la détermination des personnels », ont affirmé les organisations syndicales. Le groupe AOP, lui, ne s’attend pas à voir croître le volume des voyageurs mais a pris des mesures pour garantir l'accueil des athlètes, avec des parcours spécifiques et des infrastructures éphémères.
Un mouvement de grève a déjà eu lieu les 19 mai et 18 juin derniers, sans provoquer de perturbations majeures. Pour l’instant, impossible de savoir à quel point le mouvement sera suivi le 17 juillet prochain, ni si des vols seront supprimés. Toutefois, étant donné la période-clé dans laquelle la grève s’inscrit, les salariés du secteur aérien peuvent espérer obtenir de nouvelles primes, à l’image de leurs homologues de la RATP et de la SNCF, dont la mobilisation a été efficace.