Après la découverte du corps démembré d’Assia, mère de famille de 46 ans, dans le parc des Buttes-Chaumont, l'enquête suit son cours, notamment auprès du mari de cette dernière. Les enquêteurs de la brigade criminelle de la PJ parisienne ont vérifié les propos de l’homme qui avait signalé la disparition de sa femme le 6 février dernier. Et d’après les premiers interrogatoires, plusieurs incohérences se font ressentir…

La piste d’un féminicide commis par le mari ?

Plus de cinq ans après les conclusions de l’affaire Alexia Daval, assassinée par son époux qui avait pourtant pleuré sa disparition sur les écrans de télévision pendant plusieurs semaines, l'histoire est peut-être sur le point de se répéter. Si pour l’heure aucune piste n’est confirmée, ni même privilégiée, le mari d’Assia Matoug, dont le corps démembré a été retrouvé dans le parc des Buttes-Chaumont lundi 13 février, fait l’objet de sérieuses incertitudes. D’après une source policière interrogée par le Parisien, « le mari est toujours une piste sérieuse à étudier ».

Interrogé par les policiers de la brigade criminelle de Paris, Youcef n’aurait signalé la disparition de sa compagne qu’une semaine après son absence. D'après une source proche de l’enquête, il n’aurait pas essayé de la joindre avant le 13 février, jour de la découverte du cadavre, et ne s’est pas non plus rendu à Paris pour la chercher, contrairement à ce qu’il affirmait.

Au micro de RTL, l’époux d’Assia raconte qu’il ne s’était pas inquiété, car sa femme « avait l’habitude de se rendre dans des braderies pour acheter des vêtements et les revendre ». Autre fait : les caméras de surveillance de leur résidence n’auraient pas filmé le départ de la mère de famille le jour de sa disparition.

Assia pensait qu’elle allait « bientôt mourir »

Selon BFMTV, Assia aurait confié à sa sœur, trois jours avant de disparaître, qu’elle pensait qu’elle allait « bientôt mourir », sans expliquer pourquoi. Une information qui porte à croire qu’elle se sentait menacée.

Pour rappel, une partie du corps d’Assia avait été retrouvé lundi 13 février par les agents d’entretien du parc des Buttes-Chaumont, à l’intérieur d’un sac-poubelle, caché dans un bosquet. Le lendemain, le reste de sa dépouille, notamment sa tête et ses mains, ont été retrouvées non loin de là, le long de la voie ferrée désaffectée jouxtant le parc. Grâce aux investigations de la brigade criminelle, et notamment à la prise de ses empreintes digitales, les enquêteurs avaient pu identifier la mère de famille vivant à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, dont la disparition avait été signalée le 6 février par son mari.

En 2021, près de 143 morts violentes au sein du couple ont été recensées par les services de police et unités de gendarmerie, selon le ministère de l’Intérieur. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte dans le cadre de l’enquête. Reste désormais à savoir si la piste du mari sera confirmée.