Actuellement, s’il existe un délai de carence en cas d’arrêt de travail fixé à 3 jours, tout arrêt maladie permet l’accès à des indemnités au-delà de ces 72h. Une mesure qui pourrait bientôt disparaître à la suite d’une annonce de la Cour des comptes. Et autant vous dire que c’est une nouvelle qui risque de faire grincer des dents. À tort. Puisque ça pourrait entraîner un arrêt. Sans aucune prise en charge, si votre boite n’a pas souscrit à une prévoyance santé. Voilà.
Une dette astronomique
10,8 milliards d’euros. C’est la somme à laquelle s’élèverait présentement le trou de la Sécurité sociale, soit 4 milliards de plus que ce qu’avaient prévu les dernières estimations. Une dette énorme, causée en très grande partie par les indemnisations suite à des arrêts de travail. En effet, selon le rapport de la Cour des comptes, en 2022, ce sont plus de 12 milliards qui ont été dépensés pour des indemnités, ce qui représente une hausse de 56% sur les 5 dernières années. Ce n’est pas sans une certaine logique donc (sur le papier) que la seule solution viable soit de supprimer lesdites aides. En effet, selon cette mesure, les personnes arrêtées moins de 8 jours ne toucheraient plus un rond. Les autres, à l’inverse, devraient toujours se soumettre aux 3 jours de carence avant d’espérer un remboursement. Seulement voilà, on n’est pas sûrs que ça change le fond du problème, quand on sait que 45% de ces indemnités ont été versées pour des arrêts de plus de 6 mois, qui représentent 6% des arrêts de travail. Donc, 8 jours ou pas, ça ne changerait pas grand-chose.
On l’a dans l’os
Selon la Cour des comptes, une telle mesure permettrait « à l’Assurance maladie d’économiser 470 millions d’euros (sur la base des dépenses en 2022) ». Une certaine somme, vous en conviendrez, qui pourtant ne suffirait pas, puisqu'une autre solution apportée a été l’allongement du délai de carence, pour faire passer celui-ci de 3 à 7 jours pour tout le monde, quelle que soit la durée de l’arrêt ! Une mesure qui permettrait quant à elle d’économiser près d’un milliard d’euros. Mais qui, en l'occurrence, rendrait extrêmement difficile la vie de nombreux Français, notamment ceux dont les entreprises ne prennent pas ces fameux jours en charge, et qui pourrait entraîner chez certains la perte de plus d’un quart du salaire mensuel en cas d’arrêt de 7 jours. On voit d'ici le taux de contamination entre collègues grimper drastiquement. Puisque c’est comme ça, on va commencer à reporter le masque dans le métro, histoire de ne pas prendre de risques…