Hallelujah, la chaleur est (enfin) attendue pour le mois de juillet. Si l’on se réjouit du retour des beaux jours, on sait ce que cela signifie : les canicules vont également frapper fort, de jour comme de nuit. Et c’est justement au moment où les Jeux olympiques vont se dérouler, que Paris devrait connaître un « pic climatologique », comme l’avait expliqué Christophe Cassou, climatologue au CNRS, au Monde. Avec des températures qui ne font qu’augmenter d’année en année, une question reste en suspens : à terme, les Jeux olympiques d’été devront-ils être décalés au printemps ou en automne, saisons où les températures sont plus tolérables ?
Un réchauffement conséquent en l'espace de 100 ans
À un mois du début des Jeux olympiques, l’inquiétude est à son maximum. Un rapport intitulé Rings of Fire - Heat Risks at the 2024 Paris Olympics, écrit par le Professeur Mike Tipton et le Docteur Jo Corbett de l’Université de Portsmouth et onze athlètes, fait notamment l’état des lieux sur l’évolution du climat depuis les JO de 1924 et sur l’impact que le réchauffement climatique a sur le sport et les athlètes.
Il a notamment été constaté qu’entre les Jeux d'il y a 100 ans et ceux d'aujourd'hui, les températures ont augmenté de 3,1 degrés en moyenne durant les mois de compétition. Ce réchauffement climatique a augmenté le risque de mortalité liée à la chaleur de 70%. Une donnée inquiétante puisque plus de 5000 décès dus à la chaleur ont été enregistrés en 2023, année la plus chaude de l’histoire.
Les performances des athlètes altérées par la chaleur
Les risques de telles températures sont particulièrement conséquents pour les athlètes : coups de soleil, crampes, difficultés respiratoires, évanouissement, insolation… En plus d’impacter leur santé, la chaleur impacte leurs performances durant la compétition. « Quand vous êtes déshydraté, le cerveau arrête de fonctionner à sa vitesse normale. Cela affecte le temps requis pour prendre des décisions qui impactent les réflexes. Par exemple, en cyclisme, vous avez quelques millisecondes pour décider de vous détacher ou d’appliquer toute autre stratégie de course. Du coup, la performance en prend un coup », confie Pragnya Mohan, triathlète, dans le rapport.
Les Jeux olympiques en Tokyo en 2020 ont été un exemple particulièrement probant des difficultés engendrées par les fortes températures. Avec parfois plus de 34 degrés, de nombreux athlètes ont dû avoir recours à une assistance médicale. Des recommandations y sont apportées. Les deux scientifiques requièrent de réfléchir à la planification des événements sportifs pour que ces derniers n’aient pas lieu aux moments les plus chauds. Les athlètes doivent également être exposés le moins possible à la chaleur et, le cas échéant, des pauses hydratation doivent être régulièrement instaurées. Quid de la situation en juillet et pour les prochains JO d'été qui se dérouleront aux États-Unis et en Australie ? Le temps nous le dira.