La Ville de Paris a interpellé le gouvernement pour lui demander un plan de lutte contre les punaises de lit, ayant constaté une « recrudescence importante » de ce nuisible. Invité sur Franceinfo ce vendredi 29 septembre, le premier adjoint à la maire de Paris Emmanuel Grégoire (PS) propose d’intégrer « au contrat d'assurance habitation » le risque d’être infecté par des punaises de lit « pour faire en sorte que personne ne renonce à traiter parce qu'il n'y a pas d’argent ».
« Il faut que l’Etat réunisse urgemment l’ensemble des acteurs concernés afin de déployer un plan d’action à la hauteur de ce fléau alors que la France entière s’apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024 », écrit Emmanuel Grégoire, dans une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne.
Il réclame également que soient organisées des « assises de la lutte contre les nuisibles » et que l’Agence régionale de santé (ARS) « mette en œuvre un mécanisme de déclaration obligatoire et accompagne les particuliers par une prise en charge financière » ou que « le risque psychologique après une telle infestation soit pris en charge ».
Le ministre des Transports convoque une réunion d’urgence
Ce mercredi, un conducteur de train de la ligne 8 du métro parisien (Balard-Créteil) a déclaré avoir aperçu ce nuisible dans sa cabine, selon Le Parisien. Une information confirmée par la RATP, qui assure toutefois qu’à ce jour, « aucun cas avéré de punaise de lit n’a été constaté dans nos matériels (métro, RER, tramway et bus) ». Mais par mesure de prévention, le matériel roulant concerné a été « sorti du service commercial pour être expertisé ».
Depuis ce signalement, le syndicat Force Ouvrière (FO) a demandé à la direction des transports en commun franciliens que les locaux du personnel et l’ensemble des rames de métro, tram et RER soient traitées. Une situation prise très au sérieux par la RATP, d’autant plus que les tissus dont sont faits certains sièges des cabines de conduite, notamment ceux des lignes 7, 8 et 13, pourraient être le nid douillet rêvé des punaises de lit.
Le ministre des Transports Clément Beaune s’est vu quant à lui contraint de réagir après l’identification par des usagers de la SNCF et de la RATP de ce nuisible dans des rames. « Je réunirai la semaine prochaine les opérateurs de transport, pour informer sur les actions engagées et agir davantage au service des voyageurs », a-t-il annoncé ce vendredi matin sur X (ex Twitter). Cette réunion a pour but de « rassurer et protéger » les voyageurs.
L'insecte coûte 230 millions d'euros par an aux ménages
Les punaises de lit ont fait leur grand retour dans les années 1990 dans de nombreux pays développés. Aujourd'hui, 11% des ménages français, indépendamment de leur milieu social, en sont infestés, selon un récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Au total, les insectes ont coûté 230 millions d’euros par an aux ménages français qui luttent pour s'en débarasser, entre 2017 et 2022, et 83 millions en dépenses de santé, ajoute l’Anses.
Daprès le site du gouvernement du Québec, les principaux symptômes d'une piqûre sont : boursouflures rouges semblables à celles causées par les piqûres de moustique ; démangeaisons qui peuvent parfois être fortes et très désagréables. L'intensité des démangeaisons est plus forte tôt le matin, mais elle diminue au cours de la journée. En plus des piqûres, l’infestation peut entraîner différentes conséquences psychologiques (troubles du sommeil, anxiété, crise de panique...).