Le plastique est partout. Dans presque chacun des objets qui nous entourent mais aussi dans notre organisme. Si la théorie disant qu'on en ingèrerait jusqu’à 5 grammes, soit l’équivalent d’une carte de crédit, par semaine, a été réfutée à plusieurs reprises, il est bel et bien vrai que « les gens consomment environ 2000 minuscules morceaux de plastique par semaine », indiquait Thava Palanisami, chercheuse à l’université de Newcastle, à La Croix en 2019.
Plus récemment, une nouvelle étude menée par l’université du Nouveau-Mexique et publiée dans le journal Environment Health Perspectives a dévoilé des résultats inquiétants : plus que de passer dans notre système digestif, les microplastiques pourraient aussi atteindre notre cerveau.
Des microplastiques qui migrent dans le corps
Pour arriver à de telles conclusions, les chercheurs se sont concentrés sur l’impact des microplastiques dans le corps et plus particulièrement sur l’influence qu’ils exercent sur le système gastro-intestinal et sur le microbiote intestinal. Pour ce faire, des souris ont été exposées aux microplastiques présents dans l’eau que l’on boit au quotidien. « Nous avons pu détecter des microplastiques dans certains tissus après l’exposition », révèle Eliseo Castillo, professeur en charge de l’étude. Avec son équipe, ils ont notamment remarqué que les microplastiques migraient vers le foie, les reins et le cerveau.
L’objectif est désormais d’étudier comment l’alimentation peut influencer l’impact qu’ont les microplastiques sur le système intestinal. « Les souris ont été exposées pendant quatre semaines. Imaginez comme cela s’applique aux humains si l’on est exposé de la naissance jusqu’à un âge avancé », s’inquiète le scientifique.
Un phénomène auquel on ne peut pas échapper
De nos vêtements à nos produits cosmétiques, les microplastiques sont partout. Le programme pour l’environnement de l’ONU affirme qu’ils peuvent mesurer jusqu’à 5 millimètres et « pénètrent dans les océans par l’intermédiaire des déchets plastiques en décomposition présents dans le milieu marin, de l’écoulement des canalisations, de rejets accidentels d’installations et d’autres sources ». Également présents dans l’air que l’on respire et l’eau que l’on boit, il semble aujourd’hui impossible de ne pas y être confronté.