Adama Traoré est décédé le 19 juillet 2016 à la gendarmerie de Persan, deux heures après une arrestation à Beaumont-sur-Oise et après avoir déjà échappé à une première interpellation. En 4 ans l’affaire a subi de nombreux rebondissements, notamment dus aux expertises médicales commandées par les deux parties : quand la famille d’Adama (notamment sa sœur Assa Traoré, nouveau visage de la lutte contre les violences policières) demande à ce que les gendarmes soient mis en examen, les avocats des gendarmes défendent un décès dû à des antécédents médicaux cardiaques et génétiques.
Jusqu’à aujourd’hui, sept experts médicaux commandés par la justice ont innocenté les gendarmes, mettant en avant la thèse de l’hyperthermie maligne qui résulte d’un exercice physique prolongé, tandis que quatre médecins commandés par la famille ont pointé du doigt la technique d’interpellation des forces de l’ordre, le plaquage ventral, dont on connaît les possibles conséquences mortelles.
La demande de la nouvelle expertise judiciaire intervient après l’audition d’un témoin qui avait déjà été entendu par la police et qui avait recueilli chez lui Adama Traoré entre sa première et sa seconde interpellation. Cette nouvelle expertise devrait être essentielle dans l’avancée de l’enquête : malgré les nombreuses manifestations qui demandent justice, aujourd’hui, elle est principalement devenue une bataille d'expertises médicales.