Ils figurent parmi les monuments culturels les plus emblématiques de Paris, et vont pourtant devoir fermer leurs portes au public. La Cour des comptes est formelle : dans un rapport d'analyse sur la gestion et les comptes de l'Opéra national de Paris (OnP) publié jeudi 24 octobre, elle pointe le vieillissement du Palais Garnier et de l’Opéra Bastille, et dévoile qu’ils vont devoir chacun connaître deux ans de travaux. Ceux-ci débuteront dans un petit moment, à partir de juillet 2027 pour le théâtre national du 9e, et dès juillet 2030 pour la salle d’opéra moderne du 12e.
Deux opéras qui s’abîment très vite
Ce n’est pas la première fois que les deux édifices subissent des travaux, mais sur des durées souvent courtes, ne permettant pas de pallier leur vieillissement croissant. En avril 2023, la façade principale du Palais Garnier avait été restaurée, tout en restant ouvert au public. Cette fois, la nécessité d’enclencher une rénovation en profondeur est « urgente », selon la Cour des comptes, alors que la grande fréquentation des lieux abîme rapidement ses équipements.
« Plusieurs études et diagnostics soulignent par ailleurs les besoins profonds de modernisation du Palais Garnier et des espaces scéniques », décrit l’instance. Tout est à revoir, de l’étanchéité des toitures à la machinerie scénique en passant par les cintres, le cadre de scène et la fosse. Même constat pour l'opéra Bastille, qui entame sa 32e année d’activité sans opération d’ampleur.
Près de 200 millions d’euros de travaux
Dans son scénario, la Cour des comptes chiffre le coût des travaux à 196 millions d'euros, une dépense qui serait étalée entre 2024 et 2030. Afin de ne pas fermer les deux établissements en même temps et, ainsi, de maintenir l'accueil du public en continu, l’OnP compte alterner les travaux : le Palais Garnier passera sur le billard en premier en 2027, avant que l'opéra Bastille subisse le même sort en 2030.
Une nouvelle à la fois triste et joyeuse pour les amateur·rices de spectacle, de musique et d’Histoire, qui pourront encore profiter de la programmation des deux établissements pendant quelques années avant une pause bien méritée.