Les chiffres ont baissé de 4% en 2022 par rapport à l'année précédente, mais restent conséquents : ce sont toujours 12 600 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux qui ont été recensées en France. Les forces de l’ordre ont collecté les contraventions, délits et crimes sur l’année pour établir une carte territorialisée : la majorité des pratiques renvoie à des injures, provocations ou diffamations. Cette étude intervient alors que cette semaine est dédiée à l'éducation contre le racisme et l'antisémitisme.
Environ 1,7 crimes et délits pour 10 000 habitants
À Paris, et dans une moindre mesure en Seine-Saint-Denis, plus d’1,7 crimes et délits à caractère raciste ont été enregistrés pour 10 000 habitants, alors que la moyenne française s’élève "seulement" à un délit pour le même nombre d'habitants. Sont particulièrement touchées les personnes de nationalité étrangère, notamment ressortissantes d’un pays d’Afrique : elles constituent 17% des victimes en ne représentant que 7% de la population française.
© Ministère de l'Intérieur
Précisons que très peu de victimes se déplacent au commissariat. Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, sur la période 2013-2018, 25% des victimes de menaces ou violences physiques "racistes" et 5 % des victimes d’injures "racistes" ont, en moyenne, fait le déplacement en commissariat de police ou brigade de gendarmerie et seules 14% et 2% de ces victimes ont déclaré avoir formellement déposé plainte. Ainsi, tristement, les 12 600 infractions recensées en France sont bien en dessous de la réalité de ce phénomène, à combattre de toute urgence.
Un plan gouvernemental pour lutter contre cette tendance
Lundi 30 janvier, Élisabeth Borne a présenté un plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. Il contient plusieurs mesures importantes : la garantie pour chaque élève de bénéficier d’une visite historique ou mémorielle ; la formation de l’ensemble des agents de la fonction publique d’État à ces enjeux ; la mise en place d’une politique de testing renforcée sur les discriminations à l’embauche et l’accès au logement ; en ce qui concerne les infractions, l’aggravation des peines en cas d’expression raciste ou antisémite commise par des personnes dépositaires de l’autorité publique dans l’exercice de leurs fonctions.
Le gouvernement espère qu’il aura plus de succès que celui de 2018, plusieurs des objectifs ciblés restant les mêmes que ceux formulés il y a 5 ans.