Mass, serveur en CDI dans une grande brasserie parisienne, vit depuis 4 ans dans un 4,70m2. Situé rue des Vignolles dans le 20e, cette habitation est un véritable taudis. Toilette dans un placard, mezzanine ne laissant que 50cm d’espace avec le plafond, mini-table pour manger, moisissures et canalisations qui laissent couler l’eau, Le Parisien nous dévoile l’enfer que vit ce locataire.
Une arnaque de plus dans la capitale
À Paris, Ian Brossat (PCF) adjoint à la maire de Paris en charge du logement explique au Parisien que la capitale compte « plus de 58 000 chambres de bonne de moins de 8m2, dont une partie louée ». Pour rappel, la loi française stipule qu’un logement à la location doit faire au moins 9m2 et 2m20 de hauteur sous plafond, soit un volume habitable d’au moins 20m3. Pour cette location, donc illégale, Massi verse un loyer mensuel de 550 €, une somme faramineuse pour un studio de cette taille et dans cet état. Bien qu’il prend conscience de l’étroitesse du studio, la quadragénaire d’origine algérienne explique au Parisien ne pas connaitre la loi à Paris.
Au début de l’hiver lorsque les moisissures apparaissent, Massi prend contact avec sa propriétaire pour remédier à la situation mais celle-ci lui conseille seulement d’ouvrir les fenêtres. Ni une ni deux, il entre en relation avec les services d’hygiène de la ville qui font le déplacement et font appel au procureur. C’est là, que la supercherie prend fin, ils s’aperçoivent que la propriétaire a mentionné sur le bail un volume du studio deux fois supérieur au véritable volume du bien en question, soit 24m3. Dans la foulée, l’agence régionale de santé (ARS) prend un arrêté préfectoral d’insalubrité.
La Ville prête à se porter partie civile
Coup de théâtre, lorsque la propriétaire est mise au courant de l’arrêté préfectoral elle s’empresse de vendre son bien. Massi se retrouve alors avec un nouveau propriétaire qui doit le reloger dans les trois mois. Cependant, les trois mois sont écoulés et Massi vit toujours dans son 4m2. La Ville se dit alors prête à se porter partie civile dans ce dossier. Le locataire explique au Parisien qu’il aurait aimé être avisé « Quand j’ai compris que c’était une arnaque, ça m’a vraiment fait mal au cœur. ». Dans les prochaines semaines, les services de la ville vont à nouveau débarquer rue des Vignolles.