Le Bonbon

Pierre Richard prêt à s'enchaîner au terrain de pétanque de Montmartre pour le sauver

Après Fabrice Luchini, c'est au tour de Pierre Richard de soutenir le Club Lepic Abbesses Pétanque. Alors que la Mairie de Paris veut expulser le club de pétanque de Montmartre pour transformer le terrain en jardin d'hôtel, l'acteur de 89 ans affirme être prêt à soutenir les boulistes jusqu'au bout.

Engagé depuis plusieurs mois dans une bataille contre la Mairie de Paris et un hôtel voisin, le Club Lepic Abbesses Pétanque (Clap), association de boulistes historique de Montmartre, est en passe de se faire expulser de son terrain situé sur la butte. Dans un arrêt datant du 3 avril 2024, le Conseil d'État a enjoint le club à quitter les lieux « dans un délai de quinze jours » sous peine d’une amende de 500€ par jour de retard.

Le vendredi 19 avril au soir, une partie des 300 licenciés de l'association avaient planté leur tente au sommet de la butte Montmartre pour contester la décision. Cinq jours auparavant, le 14 avril, ils s'étaient déjà réunis pour un "buffet campagnard solidaire" sur le terrain contesté. Parmi eux, l'acteur Pierre Richard, ancien montmartrois et adepte de pétanque. Dans une vidéo Instagram publiée ce lundi 27 mai au soir, l'acteur de 89 ans affirme qu'il serait prêt à s'enchaîner au terrain pour éviter l'expulsion du club.


Une décision contestée

« J'adore ces gens, j'adore cet endroit, c'est beau comme tout, alors je ne comprends pas pourquoi on veut absolument les virer », affirme Pierre Richard en introduction de sa vidéo. Comme de nombreux boulistes du quartier, le Grand Blond déplore la décision prise par la justice. Et pur cause : cela fait plus de 53 ans, depuis 1971, que l'association montmartroise occupe la parcelle nichée à l’abri des regards, entre les murs de la très chic avenue Junot, près du Moulin de la Galette. Sauf qu'à la place des huit terrains de pétanque et de la buvette qui s'y trouvent actuellement, la Mairie entend créer un « espace vert accessible » à tous les Parisien·nes qui « en ont été trop longtemps privés » selon Libération.

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Selon l'acteur « des endroits comme ici sont rares à Paris ». « Il y en a de moins en moins des petits édens comme ça, pour des gens qui peuvent jouer aux boules, boire un verre, se parler, se regarder », affirme-t-il, déplorant qu'on veuille désormais « virer » ceux qui font vivre l'âme du quartier. À la question « on te reverra au cours d'une éventuelle expulsion nous soutenir ? », l'acteur répond ensuite en riant « je viendrai m'enchaîner, je serai gazé » et confirme qu'il sera bien là.


Le terrain géré par l'Hôtel Particulier Montmartre

Si la municipalité prévoit effectivement de créer un nouvel espace vert, elle prévoit également de céder la gestion de celui-ci à l'hôtel attenant, l'Hôtel Particulier Montmartre. En juillet 2023, la parcelle a été confiée pour 12 ans à l'établissement, qui doit en échange verser une redevance annuelle de 60 000€ et qui s'est engagé à ouvrir l'espace au grand public. Le projet de revégétalisation inclut notamment l'installation d'une micro-ferme avec des chèvres et des poules et la destruction de la buvette actuelle, mais « laisse toute sa place au club », selon le gérant de l'hôtel.

De leur côté, les boulistes craignent que l'hôtel n'en profite pour étendre se terrasse et privatiser une grande partie du lieu, signant la fin « d’un des derniers lieux de quartier à Montmartre », comme l'explique le porte-parole du Clap au micro de France Bleu.