Le 26 novembre dernier, l’UNESCO a publié sa nouvelle enquête intitulée "Derrière les écrans". L’objectif : étudier les pratiques et les motivations des créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. « Les créateurs de contenu numérique ont acquis une place majeure dans l’écosystème de l’information, intéressant des millions de personnes à l’actualité culturelle, sociale ou politique », affirme Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO. Une présence centrale dans la vie des internautes donc, mais qui cache un problème de taille : 62%, soit plus de deux tiers des influenceurs, ne vérifient pas les sources des informations qu’ils partagent dans leur contenu.
S'appuyer sur la popularité d'un article ou du diffuseur en tant que vérité
500 influenceurs répartis dans 45 pays différents ont contribué à la réalisation de cette enquête aux côtés d’une équipe de recherche de l’université d’État de Bowling Green aux États-Unis. Si donc deux tiers des influenceurs interrogés ont affirmé ne pas vérifier les informations qu’ils diffusent, 42% ont déclaré que « le nombre de mentions “j’aime” et de “partages” qu’un article a reçu » est un indicateur de véracité de l’information. 21% n’hésitent pas à repartager un contenu s’il leur a été communiqué « par des amis en qui ils ont confiance » et 19% affirment se rapporter « à la réputation » du diffuseur initial de l’information. Les médias d’information ne sont que la troisième source la plus fréquemment utilisée par les créateurs de contenu.
Des formations mises en place
Le problème est que des normes internationales et des cadres réglementaires relatifs aux communications numériques existent, mais que plus de la majorité des créateurs de contenu (59%) l’ignorent. Eux-mêmes peuvent alors se retrouver victimes de contenus illicites en ligne : 32,3% des créateurs de contenu affirment avoir été la cible de discours de haine.
Des programmes de formation spécialement destinés aux influenceurs existent, mais seuls 56,4% des sondés en ont connaissance et, parmi eux, 13,9% y ont participé. Pourtant, 73% des personnes interrogées affirment vouloir se former. Pour tenter de pallier cette problématique, l’UNESCO s’est associé au Knight Center for Journalism in the Americas afin de créer une formation de quatre semaines visant à apprendre aux créateurs de contenu à rechercher des informations en recoupant les sources, être transparent sur les sources utilisées pour créer leur contenu, ou encore identifier la désinformation.