« Le cynisme politique, définition », a écrit sur son compte Twitter la députée écologiste Sandrine Rousseau. Si cette information aurait facilement pu sortir sur le compte parodique du Gorafi, elle est pourtant bel et bien réelle. Lors du dîner de Noël à Matignon, la Première ministre Élisabeth Borne a reçu un cadeau pour le moins audacieux : un maillot bleu de l’équipe de France, orné du numéro 49 sur le devant, et 3 dans le dos, en hommage à l'article 49.3 de la Constitution. Vous n'avez pas le réf ? On vous explique.

Une arme constitutionnelle (trop) utilisée par Élisabeth Borne

L'article 49.3 de la Constitution donne la possibilité au Premier ministre d’engager la responsabilité du Gouvernement sur le vote d’un projet ou d’une proposition de loi, entraînant ainsi la suspension immédiate des débats au sein du Parlement. Le texte est considéré comme adopté, sans être soumis au vote.

En fonction depuis le 16 mai 2022, Élisabeth Borne est désormais connue pour avoir utilisé à de nombreuses reprises l’arme constitutionnelle que constitue le 49.3, dix fois exactement depuis septembre. Comme on peut s’y attendre, la multiplication de ces passages en force est vivement critiquée par les oppositions, mais fait aussi polémique auprès des citoyens, notamment sur les réseaux sociaux.

Un drôle de cadeau pour Noël

L'idée de ce présent serait née dans la tête du secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville. Un cadeau collectif qui semble avoir beaucoup amusé la cheffe du gouvernement, qui ne s'est pas fait prier pour enfiler le maillot, deux jours après la défaite de la France en finale de la Coupe du monde.

Si des photos auraient été prises par les ministres présents au dîner, aucune n’a fuité pour le moment. L'une des collaboratrices de la Première ministre, consciente du malaise que cela pourrait provoquer, a même demandé aux invités d'arrêter de prendre des photos, d'après des informations du Point.

Néanmoins, pas besoin d’avoir les images sous les yeux pour imaginer ce que cela donne. Sur Twitter, plusieurs élus ont d’ores et déjà réagi à la nouvelle, comme la députée écologiste Sandrine Rousseau ou encore la députée insoumise Raquel Garrido : « La question n’est pas de savoir si Élisabeth Borne est supporter du 49.3 mais jusqu’à quand les Français vont supporter le 49.3 ».