Le Bonbon

Le Sénat adopte une proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive

Le pouvoir législatif tente une nouvelle fois de s'attaquer à l'écriture inclusive. Une proposition de loi visant à bannir son usage dans les documents administratif a été adoptée en commission par le Sénat, le 25 octobre dernier. Intelligibilité, neutralité, fragilité de la langue française... Les arguments mis en avant par les sénateur·rices contre cet outil linguistique sont multiples. 

De nouvelles restrictions vont être imposées à l’écriture inclusive. Mercredi 25 octobre, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a adopté une proposition de loi destinée à interdire l’écriture inclusive.

Porté par la sénatrice du parti Les Républicains, Pascale Gruny, le texte vise notamment à bannir l'usage de l'écriture inclusive dans le domaine administratif (contrats de travail, modes d’emploi…), à prohiber l’utilisation des néologismes comme "iel" et à rendre un document nul si l’écriture inclusive y est employée.


Une ortographe jugée comme une atteinte à la langue française

Pourquoi restreindre l’usage de l’écriture inclusive ? Le rapport d’examen de la proposition de loi met en avant plusieurs arguments. Il évoque notamment le fait que ce soit le fruit « d’une démarche militante » et non pas d’une « demande de la population ». L’écriture inclusive serait donc un outil idéologique et politique qui fait perdre au français sa « neutralité ».

La proposition de loi questionne également l’intelligibilité des textes, jugeant que « l’usage de signes typographiques entre plusieurs terminaisons d’un mot, de même que l’invention de mots nouveaux […] déstructurent notre langue, portent atteinte à sa lisibilité et, plus fondamentalement, à l’universalité de sa portée », comme le précise le rapport.


De nombreuses limites imposées à l’écriture inclusive

Ce n’est pas la première fois que les instances dirigeantes du pays s’attaquent à la thématique de l’écriture inclusive. Dans une circulaire datant de 2017, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe avait déjà établi que « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aussi bien aux femmes qu’aux hommes ». Le 5 mai 2021, une autre circulaire de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, avait interdit l’utilisation de l’écriture inclusive à l’école.

Lundi prochain, le 30 octobre, la proposition de loi sera examinée par l’assemblée en séance publique.