Le Bonbon

La première statue de femme noire va (ENFIN) être inaugurée à Paris

Voilà un bien triste constat. Parmi le millier de statues qui trônent fièrement dans les rues de la capitale, pas une seule ne représente de femmes noires. On retrouve en revanche une écrasante majorité d’hommes, y compris de colonisateurs, comme Joseph Gallieni, un militaire responsable du massacre des Menalamba à Madagascar.

Ce samedi 26 septembre, Anne Hidalgo va inaugurer dans le 17e arrondissement un jardin portant le nom de Solitude, une Guadeloupéenne morte en 1802. Véritable figure méconnue de la résistance des esclaves noirs, Rosalie (surnommée la mulâtresse Solitude) est née vers 1772 d’une esclave africaine violée par un marin blanc sur le navire qui la déportait aux Antilles. Elle bénéficie de l’abolition de l’esclavage en 1794. Malheureusement, huit ans plus tard, Bonaparte envoie une expédition française rétablir l’esclavage en Guadeloupe, Rosalie participe alors à la résistance. Enceinte de seulement quelques mois, elle prend les armes et se joint aux combats. Les insurgés sont vaincus et sont arrêtés. Condamnée à mort, elle est pendue le 29 novembre 1802, le lendemain de son accouchement.

Une décision symbolique 

A l’occasion de l’inauguration du jardin, Anne Hidalgo annoncera son projet d’installer sur place une statue représentant la mulâtresse Solitude afin de lui rendre hommage. « Ce sera la première statue de femme noire à Paris », affirme Jacques Martial, nouvel adjoint chargé des Outre-mer. La statue sera érigée pratiquement à la place d’une autre, celle du général Dumas. Mais pour une fois, la priorité sera donnée à une femme !