Le Bonbon

Les “viandards” auraient tendance à être plus sexistes, selon une étude

D’après une récente étude Ifop, plus un homme apprécie la barbaque, plus il est macho.

« Il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité. » On se souvient tous des propos polémiques de la députée écologiste et féministe Sandrine Rousseau, à qui on reprochait, entre autres, un discours militant déconnecté des attentes des Français. Depuis, l’Ifop a réalisé une nouvelle étude pour Darwin Nutrition sur les rapports au genre et à la politique des amateurs de viande… De quoi relancer le débat !


La viande en symbole de la virilité

Publiée ce jeudi 22 septembre, l'enquête a été menée auprès d’un échantillon de plus de 2 000 hommes âgés de 18 ans et plus. Tous ont été sondés sur leur consommation de viande et leur rapport à la politique et au genre. Et le résultat semble être sans appel : le régime alimentaire hyper-carné serait lié à une vision ultra-conservatrice de la place de la femme dans la société.

« La (sur)consommation de viande rouge ou de gibier, surtout lorsqu'elle est associée à certaines caractéristiques socio-culturelles (catégories populaires, ruralité, faible niveau d’éducation…), va de pair avec un rapport très conservateur aux femmes, au monde et à la planète », affirme François Kraus, chercheur à l’Ifop. Pas étonnant quand l’étude rapporte que « 78 % des hommes s’occupent plus souvent du barbecue que leur conjoint(e), dont 41 % de façon exclusive ».


La viande devenue un marqueur politique fort

Même si le terme familier "viandard" reste potentiellement péjoratif, ça n’empêche que 56 % des Français s’y identifient bien volontiers. Mais l’étude ne s’arrête pas là et affirme que parmi ces hommes, 18 % se qualifient eux-mêmes de « très viandard » et « présentent un profil très droitier si l’on en juge par leur surreprésentation parmi les répondants situés tout à droite de l’échiquier politique : 33 %, soit trois fois plus que les hommes se situant à gauche (12%) ».

Les hommes qui dévorent de la barbaque sans même faire attention à leur fréquence de consommation seraient trois fois plus nombreux chez les « sympathisants RN (54 %) que dans les rangs des sympathisants EELV (19 %) ». À contrario, les hommes se définissant comme flexitariens seraient beaucoup plus nombreux chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon avec 18 %, ou encore chez ceux de l’écologiste Yannick Jadot avec 27 %.


"Déviriliser" la consommation de viande

D’après les résultats de cette étude, le point de vue de la députée de Paris serait finalement partagé par une bonne majorité des Français. Au total, 62 % des hommes interrogés approuveraient l’idée de "déviriliser" la consommation de viande cuite au barbecue. Ce soutien survient alors que les mentalités sur le sujet évoluent.

Pour info (qui ne figure pas dans l’étude), le nombre de végétariens à travers le monde ne cesse d'augmenter. Que ce soit pour des raisons culturelles, religieuses, écologiques ou éthiques, ce mode de nutrition est de plus en plus populaire – surtout parmi les femmes, étrangement… Selon les statistiques de l'association végétarienne de France, relayées par Madame Figaro, 80 % de sa communauté Facebook serait féminine.


IFOP pour 
Darwin Nutrition
Lien de l'étude pour plus d'infos