Airparif, organisme français qui étudie la qualité de l’air à Paris, continue sa collaboration avec Île-de-France Mobilités et nous dévoile une carte complète des stations de métro, RER et Transilien d’Île-de-France avec leur taux de pollution aux particules. Après nous avoir révélé en janvier une étude concentrée sur 44 stations, avec les quais de métro sur lesquels il fait le moins bon vivre, Airparif publie une nouvelle cartographie mise à jour avec 412 stations supplémentaires.
Les particules polluantes envahissent nos transports
Pour récupérer des données, précise Le Parisien, Airparif utilise des capteurs installés dans le réseau RATP et SNCF. Une fois récupérées, les données sont étudiées selon 19 facteurs qui peuvent influencer la qualité de l’air, comme la taille des quais, la fréquence de passages des trains, la ventilation, le type de matériel utilisé ou encore la longueur des tunnels sous-terrains. Les stations sont ensuite classées selon les recommandations de l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, plaçant donc en rouge, par exemple, les stations qui cumulent plus de 480 microgrammes/m3 dans l’air pendant une heure.
On évalue ces particules en particulier car elles représentent la problématique principale de nos transports souterrains. Elles s'immiscent généralement dans les bouches d’aérations, situées sur le parterre des rues et donc exposées aux pots d’échappement, mais elles sont aussi produites par le freinage des trains. Selon Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé respiratoire France interrogé par Le Parisien, ces particules peuvent provoquer différents types d’irritation comme des rhinites ou des conjonctivites, et favorisent aussi les risques cardiovasculaires et maladies respiratoires.
13 stations dans le rouge
L’étude d’Airparif a finalement révélé que le niveau de pollution de l’air s’avère faible sur 30% du réseau (123 stations), moyenne sur 67% (276 stations) et élevé sur 3% (13 stations). Ces dernières sont d’ailleurs concentrées sur les lignes 2, 5 et 9 du réseau parisien. On retrouve donc Pigalle, Père-Lachaise et Belleville pour la ligne 2 ; Trocadéro, Saint-Philippe-du-Roule, Michel-Ange - Auteuil et Michel-Ange - Molitor pour la ligne 9 ; Ourcq, Laumière et Jaurès pour la ligne 5 ; et Oberkampf pour la ligne 5 et 9.
Ces données permettent de déployer différentes mesures de purification de l’air souterrain parisien. Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités, a précisé qu’un plan d’action à 60 millions d’euros avait été mis en place pour traiter les 13 stations dans le rouge. Est prévue, donc, l’installation de nouveau matériel de freinage plus adapté, par exemple, ou le déploiement de nouveaux ventilateurs sur les stations dites plus à risque. D’autres moyens ont été mis en place, en expérimentation, notamment à la station Belleville avec un système de filtration électrostatique. Mais les résultats ne seront visibles qu’à partir de janvier 2025.
Reste encore à évoluer les lignes 11 et 14 du métro parisien, ainsi que le RER E. La cartographie d’Airparif sera alors mise à jour avec les nouvelles données.