Décidément, la circulation motorisée à Paris n’a pas fini de faire parler d’elle. Après un périph' limité à 50 km/h, et des tronçons d’autoroute dont la vitesse a baissé de 20 km/h, une nouvelle mesure risque de faire réagir. On vous l’annonçait il y a quelques semaines, et elle est enfin là. Depuis ce lundi 4 novembre au matin, les rues du centre de la capitale subissent un changement drastique : la mise en place d’une zone à trafic limité (ZTL). Une mesure qui a pour but de réduire drastiquement la circulation des véhicules motorisés dans les 4 premiers arrondissements de la ville. Mais alors, comment ça marche exactement ?
Pourquoi ?
Le 31 octobre, histoire de nous procurer quelques frissons pour Halloween, la Mairie de Paris publiait un arrêté sans équivoque : chaque jour, entre 350 000 et 550 000 véhicules traversent le centre de Paris, la plupart sans s’arrêter. Une situation qui multiplie les problèmes de circulation, les altercations entre usagers, et bien sûr, ne fait rien de bon pour la planète, à laquelle il était grand temps de mettre fin.
C’est dans ce but que la Mairie a décidé de mettre en place une ZTL. Une mesure très répandue dans d’autres pays d’Europe, notamment dans plusieurs grandes villes italiennes où elle a très largement fait ses preuves. Dans les prochains mois, les arrondissements du centre de Paris devraient donc connaître une baisse de la pollution sonore et environnementale, ainsi qu’une mise en lumière des mobilités douces.
Qui et où ?
Pour cette première mise en application, c’est un secteur assez large qui a été défini, grâce à des repères très symboliques à travers la capitale. La place de la Concorde et la rue Royale à l’ouest. Les boulevards de la Madeleine, Capucines, Montmartre et Bonne Nouvelle au nord. République et Bastille à l’est, en suivant le boulevard du Temple, et enfin les quais entre Henri IV et les Tuileries au sud. Les entrées de la zone seront marquées par de jolis panneaux de signalisation blanc et rouge.
Dans cette large zone, ne seront plus autorisés à circuler que les véhicules d’urgences, de secours et de professionnels de santé, les riverains (ou travailleurs) du secteur, les transports en commun et VTC, les véhicules de personnes à mobilité réduite (PMR), et enfin les services de livraison. Ou, bien évidemment, si vous avez une raison de vous rendre dans ces rues : rendez-vous médical, resto, expo… bref, si vous devez vous arrêter. Exit les simples traversées, si l’envie vous prend d’aller de Barbès au Jardin du Luxembourg en voiture, il faudra faire le tour.
Comment ?
Si l’arrêté de la Mairie de Paris entre en vigueur dès aujourd’hui, c’est tout d’abord une période pédagogique qui va être mise en place. Pendant celle-ci, qui devrait durer entre 3 et 6 mois, aucune amende ne sera distribuée, les agents de sécurité ayant dans un premier temps vocation à éduquer le public sur les nouvelles règles. Passé cette période, les prunes commenceront à tomber en l’absence de justification. Les fraudeurs devront alors s’attendre à débourser 135€ pour s'acquitter de leur dette auprès de la société.
Des contrôles automatiques seront mis en place grâce à une surveillance vidéo et des points de passage. Et pour éviter de payer, il faudra se munir d’un justificatif disponible en ligne, ou bien avoir de quoi prouver que leur venue a un sens : billet de cinéma, reçu de restaurant ou encore ticket de caisse. Reste à savoir maintenant si cette nouvelle mesure prouvera son efficacité sans trop impacter la vie du coin !