Le Bonbon

Les histoires entendues dans le métro parisien rassemblées dans cet Instagram

Qu'est-ce qu'on les aime, ces observateurs du quotidien. Ceux qui capturent des bribes de vie, attrapent des moments au vol et les transmettent à qui veut bien les voir. Lucien fait partie d'entre eux : avec son compte @croquis_littéraires, il retrace ou plutôt croque ces héros du quotidien qui apportent beauté et humanité dans cet écosystème hostile que constitue le métro parisien.

Parents et enfants, SDF, couples, individus atypiques, tous sont d'éventuels objets d'étude. Les Croquis Littéraires reflètent un bout de société au sein d'un tout petit microcosme, lui-même au sein duquel la vie passe parfois lentement, des disputes éclatent en un rien de temps simultanément à des éclats de rire dans une même rame.

Il s'y passe des drames, des moments de bonheur, certains y font des raclettes, d'autres sanglotent. Lucien se fait narrateur de ces moments jamais similaires dont nous sommes tous de potentiels sujets. Le Bonbon lui a posé quelques questions.


Le Bonbon : Salut Lucien, peux-tu te présenter ?

L. : Je m’appelle Lucien, j'ai 27 ans, j’habite Paris depuis mes 18 ans (avant je vivais en banlieue parisienne). Actuellement je suis interne en Cancérologie. À côté de ça, je fais de l’improvisation théâtrale, j’apprécie le théâtre et également la littérature classique.


Comment t’es venue l’idée de croquis littéraires ?

L. : Observateur depuis ma naissance (selon ma mère), j’ai entretenu cette curiosité avec des études de médecine. La médecine a joint plusieurs des éléments que je me savais posséder intrinsèquement, l’empathie et l’observation. En grandissant je me suis vu aimer l’écriture, raconter des histoires, transmettre des émotions. Mais il me manquait un domaine que je souhaitait expérimenter, c’était la couleur, le dessin, jouer avec le pigment. Le pastel m’est venu facilement, car le trait est rapide, spontané, et le pigment est au premier plan.

Il ne manquait plus que le support pour partager mes aventures, car de tous temps les histoires ne peuvent exister que si elles sont écoutées.
Un jour ordinaire, dans un wagon bondé de la ligne 5, en regardant un SDF assis seul et des places vacantes près de lui, j’ai eu l’idée de tout mêler. (Jetez un œil au texte "l’isolement" ci-dessous)

L’idée est d’observer ces humains du quotidien, les décrire en m’imaginant dans leurs corps, dans leurs têtes, et enfin les mettre en couleurs de façon abstraite.


Peux tu nous citer ton croquis littéraire préféré ?

L. : Je pense que c'est "La tristesse n’a pas de sexe" car cette scène m’avait beaucoup touché, et je suis heureux d’avoir réussi à partager cette émotion avec les personnes ayant lu mon histoire."


Est-ce que tu dessines/écrit en direct ? Comment ça se passe ?

L. : J’écris en direct sur une note de mon iPhone, dès que je vois des scènes, des émotions, des objets, voire lorsque je sens des odeurs au cours de mon trajet. Ce ne sont pas forcément des situations incroyables, un journal piétiné sur le sol peut suffire à m’inspirer. Pour les dessins, je dessine par salves les textes de la semaine, en général je fais ça le week-end, assez rapidement. J’aime que ce soit abstrait et qu’ils laissent une place à l’imaginaire de chacun.


Pour voir l'intégralité des Croquis Littéraires, c'est par ici.