Marion nous accueille chez elle, dans le 10e arrondissement de Paris sirotant un café noir dans une tasse qu’elle a fabriquée main. En s’asseyant autour de la table en Formica jaune qui trône dans son salon, la discussion se déroule comme avec une ancienne connaissance. Marion a grandi dans le sud de la France, avec une grand-mère peintre. « J’ai toujours vu ma mamie peindre, j’ai d’ailleurs un de ses tableaux juste là » nous confie Marion en pointant du doigt une oeuvre au dessus de sa bibliothèque : une scène de vie.
On retrouve dans les travaux de Marion Poujade ce goût de l’instant, et du partage. « Tout a commencé au confinement, comme pour beaucoup de personnes. » Sudiste, puis étudiante à l’école de Condé à Lyon, Marion monte à Paris en 2017 pour rejoindre le collectif graphique Ne Rougissez Pas ! composé de cinéastes, designers, et artisans. « Etudiante je travaillais beaucoup sur mes cours sans trop développer de créations personnelles. En intégrant l’asso, j’ai écouté ma créativité mais en me portant beaucoup plus sur des objets, du mobilier, du bois. Je n’avais pas l’habitude de peindre… Puis le confinement est arrivé. J’ai eu envie de me créer un rythme et un passe-temps. C’est donc tout naturellement que je suis retournée vers ce qui m’était le plus familier quand j’étais enfant : la peinture. »
Son premier dessin de confinement ? Une table, une cafetière à l’italienne, un emballage de beurre salé, une tartine, un buste d’homme, une main qui tient un téléphone. Cet instant de vie des plus simples, elle l’a d’abord immortalisé en photo. « Ça a été instinctif. J’adore l’art de la table, la food, la vaisselle, et le moment que ça représente. J’ai racheté du matériel et c’était parti, je me suis mise à peindre petit à petit les repas qu’on partageais avec mon copain. » Se sont succédés, Oeuf mouillettes, English breakfast, P’tit dej’ Kellogg’s, Coch’onaille, Dimanche raviolis ou encore Tarpin faim ! « Au-delà de la food, j’aime tout ce qu’elle recouvre. J’aime peindre le plaisir qu’on éprouve à table, devant des plats réconfortants. Ce sont des instants que tu ne fais jamais seul, des moments où tu partages, où tu débats… Je revis un souvenir à chaque fois que je peins mes plats. » Ces souvenirs, vivez-les par procuration en affichant dans votre cuisine ou salon les affiches gourmandes de Marion Poujade à commander sur son site, ou à chiner dans les bacs d’illustrations Sergent Paper…
©Marion Poujade
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