Le Bonbon

Voici les 3 carrefours les plus dangereux de Paris pour les cyclistes

Ce lundi 18 novembre, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, recevait les représentants de différentes associations de cyclistes pour faire le point sur la situation à Paris, un mois après la mort de Paul Varry. Et si le nombre d’axes et de carrefours dangereux pointés du doigt est alarmant (plus de 200), trois sortent particulièrement du lot.

Faire du vélo à Paris, aussi plaisant que cela puisse être (et vraiment, par de nombreux aspects, ça l’est, on vous promet), c’est aussi une source de danger quasi-permanent. Entre l’état des routes, les usagers motorisés, certains cyclistes un peu fous, ou encore les intempéries, il existe un certain nombre de causes d’accident, réparties assez équitablement à travers la capitale. Pourtant, 3 carrefours en particulier regroupent un certain nombre d’entre elles, en faisant des lieux où la vigilance des pédaleurs est particulièrement de mise.


M le maudit

Madeleine, Magenta et Malesherbes. Voilà les trois chats noirs de la capitale particulièrement pointés du doigt par des cyclistes aguerris en ce début de semaine. Trois carrefours situés Rive droite, qui sont trop souvent le théâtre d’incidents et surtout d’accidents. Le premier, Madeleine, n’est pas une grande surprise, puisque c’est là-bas qu’a eu lieu il y a quelque temps l'altércation dramatique qui a coûté la vie à Paul Varry. En cause, selon les différentes associations présentes à la Préfecture de police de Paris ce lundi, des bordures trop basses entre la route et la piste cyclable, qui facilite la présence de véhicules motorisés sur cette dernière.

Boulevard Magenta, c’est la présence de la piste cyclable directement sur le trottoir qui pose différents problèmes. Mauvaise gestion de l’espace avec les piétons et manque de visibilité pour les voitures qui souhaitent tourner, voilà les deux points principaux avancés, notamment au niveau de l’intersection avec le Faubourg-Saint-Martin, où une piétonne avait d’ailleurs tragiquement perdu la vie en octobre 2021.

Enfin, à Malesherbes, c’est la place du Général-Catroux qui s’impose comme un enfer pour les adeptes de la petite reine. S’y croisent l’avenue de Villiers et le boulevard Malesherbes, deux rues extrêmement fréquentées, où la vitesse n’est limitée qu’à 50 km/h (et contrairement au périph', ce n'est pas une bonne chose), sans aucun feu de signalisation. Seule la priorité à droite est de mise, et cette dernière se transforme rapidement en loi du plus fort aux heures de pointe. Le tout, bien évidemment, sans aucune infrastructure dédiée aux vélos.


Une situation de plus en plus critique

Malheureusement, ces trois M sont loin d’être les seuls endroits critiques de Paris. On pourrait par exemple citer la place Denfert-Rochereau, régie par des lois similaires à celle évoquée ci-dessus à Malesherbes. Mais aussi le boulevard des Capucines, le boulevard du Montparnasse, la rue de Cambronne ou encore l’avenue du Maine. Au total, ce sont 200 carrefours et 25 grands axes parisiens qui ont été listés par les associations de défense du vélo Paris en selle et Mieux se déplacer à bicyclette (MDB).

Alerté par cette situation, Laurent Nuñez a promis une accélération du Plan Vélo promis par Hidalgo, déjà bien engagé certes, mais encore très loin de l'objectif à atteindre d’ici à 2026, fin du mandat de notre chère élue. En effet, selon les estimations, seul un tiers des mesures ont été mises en place jusqu’à présent. Pour l’instant, la priorité réside dans le fait de raccorder les différents circuits cyclistes déjà présents les uns aux autres, pour ne laisser aucune zone non-accessible, et ainsi éviter que les vélos n’aient à se faufiler au milieu de la circulation.

Les porte-parole des associations ont, ce lundi, mis en avant une première approche peu coûteuse, avec par exemple de simples marquages au sol et quelques poteaux de signalisation aux endroits les plus dangereux, dans un premier temps. Car malheureusement, si les travaux vélo avancent beaucoup moins vite que prévu dans la capitale, c’est aussi en raison d’un budget qui n’en finit plus de diminuer. Reste à savoir maintenant si la sonnette d’alarme a été tirée assez fort pour que la Ville voie ces travaux comme, assez littéralement, une question de vie ou de mort…