En 2018, un chiffre tombait avec fracas dans le paysage politique et médiatique : 86 %. C'est le pourcentage de femmes victimes d'au moins une forme d'atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue, qui résultait d'une étude IFOP pour la fondation Jean Jaurès. Si ce chiffre est extrêmement alarmant, il n'a étonné personne.
"De toute façon t'es moche grosse conne"
L'instagrammeuse strasbourgeoise Emanouela a créé le compte Disbonjoursalepute, qui compte au 22 juillet plus de 14 000 abonnés et une cinquantaine de témoignages affligeants de personnes s'étant fait accoster par des harceleurs, à toute heure et souvent avec une violence inouïe.
La plupart du temps, ces personnes sont seules face à des individus agressifs et ne savent pas comment réagir pour ne pas aggraver la situation. Pour rappel, le harcèlement de rue est puni par une amende qui peut aller jusqu'à 3000 € en cas de récidive ou de circonstances aggravantes.
La loi adoptée en juillet 2018 définit cette attitude comme celle qui vise à « imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ».
En , Marlène Schiappa annonçait 447 amendes depuis l'entrée de cette sanction en . Autant dire une goutte d'eau dans l'océan d'horreurs subies chaque jour en France.